Télécharger le XML
GUISIER Achille, Germain

GUISIER Achille, Germain

Né le 6 janvier 1920 à Rouen (Seine-Inférieure) ; domicilié à Bois-Guillaume (Seine-Inférieure) ; déporté le 6 avril 1944 à Mauthausen ; rescapé.

GUISIER Achille, Germain // Naissance : 6-1-1920 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Bois-Guillaume Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-4-1944 à  ;  ; Rescapé NA NA

Fils de Jules Guisier, mécanicien à la Compagnie de gaz et de Germaine Uchan, Achille Guisier exerce la profession, à l’âge adulte de monteur électricien à la centrale électrique à Rouen. Célibataire, il demeure chez ses parents, 13 rue de la Forêt Verte à Bois-Guillaume, petite ville de l’agglomération rouennaise. Engagé volontaire dans la Marine nationale en octobre 1939, il est démobilisé en août 1942. Alors qu’il est en service sur le cuirassé Strasbourg à Toulon, il formule une requête pour plaider la grâce de sa sœur Lucienne Lien interne, lourdement condamnée et déportée, pour acte de résistance.

À son tour, le jeune marin s’investit dans la Résistance. Recruté par Jules Bridoux Lien interne, il adhère le 15 mai 1943 aux Francs-tireurs et partisans français, proches des communistes, du secteur de Rouen, détachement Jeanne d’Arc, groupe Lorraine (mle 1628) organisé en maquis, Désormais clandestin, le résistant se cache sous une fausse identité : Guy Deslair et un pseudonyme : Guy. Son chef de groupe est Albert Lacour Lien interne. Il est encadré par André Dumont Lien interne, Maurice Mailleau Lien interne, Christian Sénard. Il participe à une série de sabotages ferroviaires entraînant des déraillements de trains, notamment à Grand-Couronne et Tourville-la-Rivière. Avec ses chefs, il s’empare à Dieppe de la voiture du commissaire de police, utilisée dans l’attaque du 24 août 1943. Le matin de ce 24 août, il participe à l’attaque d’un centre de distribution de tickets de rationnement à Grand-Quevilly. Au cours de l’opération, un témoin voit son visage, le reconnaît à l’arrêt du tramway à destination de Rouen et prévient la police. Achille Guisier est promptement appréhendé dans le tramway à la station de la place Saint-Sever, à Rouen. Porteur de documents compromettants, des titres de rationnement, des cachets de mairie, de l’argent, il subit un sévère interrogatoire au commissariat de Sotteville puis au siège de la police judiciaire à Rouen par le commissaire Bartoli, en présence de l’inspecteur collaborateur Alie. Sous la contrainte, le jeune homme finit par avouer que les hommes de son groupe se cachent dans une grotte à Barneville-sur-Seine (Eure). Il est interné le 26 août à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen, dans l’enclave allemande à partir du 10 septembre 1943. A la différence de plusieurs de ses camarades pris à Barneville, il échappe au tribunal militaire allemand et à l’exécution Mais au début du mois de mars 1944, il est transféré au camp de Royallieu à Compiègne (mle 28 719) où il reste longtemps

Enfin, « Guy » est déporté le 6 avril 1944 au KL Mauthausen (mle 62 512). Le 28 avril 1944, les autorités allemandes le transfèrent dans le Kommando de Gusen puis de Gusen II, de sinistre réputation vu le nombre de décès dans ces camps. Les détenus aménagent une usine souterraine afin de protéger la production des raids aériens.

Malgré d’effroyables conditions d’existence, le résistant s’en sort. Il est libéré le 5 mai 1945 au camp central par l’armée américaine. Il est rapatrié le 19 mai 1945 en avion depuis Linz (Autriche) et dirigé vers le centre d’accueil des déportés, l’hôtel Lutetia à Paris.

Il est reconnu par la Nation. Mais il est assigné en justice avec Christian Sénard par ses camarades rescapés, pour grave trahison. Jugé par le tribunal militaire de Metz, il est acquitté le 3 février 1949. Toutefois, il demeure ostracisé par son groupe.

Achille Guisier est décédé le 4 mars 2012 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure).

Sources : Arolsen; AN-Pierrefitte : AJ 41 226 ; SHD-Vincennes : 16P280791 ; SHD-Caen : 21P622290 ; AD76 : 3868W48, 3677W149, 54W5283, 1239W656, 245W9 ; EC (Rouen) ; M. Croguennec, Le maquis de Barneville, p. 57-58, 139-146, 190-193, 265 ; fusilles-40-44.maitron.fr

Chantal Cormont

Mots-clés :

Déporté
  • 6-1-1920
  • Rouen, Seine-Inférieure
  • Bois-Guillaume, Seine-Inférieure
  • 24-8-1943
  • Barneville-sur-Seine, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
  2. Compiègne, Oise (28719)
6-4-1944, I.199
  1. Mauthausen (62512)
  2. Gusen (62512)
  3. Gusen, II (62512)
Rescapé
  • 5-5-1945
logo de la MRSH de l’université Caen Normandie
logo du laboratoire HisTeMé de l’université Caen Normandie
logo de l’université Caen Normandie
logo de la Fondation Mémoire Déportation