
BRIDOUX Jules, Edmond
Né le 25 mars 1920 à Fenain (Nord) ; domicilié à Fenain (Nord) ; tué en action le 13 août 1943 à Rouen (Seine-Inférieure).
BRIDOUX Jules, Edmond // Naissance : 25-3-1920 à Fenain (Nord) ; Domicile : Fenain Morbihan () ; Repression : Tué en action le 13-8-1943 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Décédé
Jules Bridoux est le fils de Jean-Baptiste Bridoux et de Berthe Convert chez qui il
habite officiellement, 15 rue Desandrouin à Fenain. Il est mineur de fond comme son
père et communiste. L’arrestation de son frère André en 1941 et son exécution le déterminent
à poursuivre la lutte armée. Il rejoint les FTPF du Nord et entre en clandestinité
le 7 septembre 1941. Il organise et participe à un grand nombre de sabotages d’infrastructures.
Recherché par les polices, il est envoyé en avril 1942 dans la Somme comme FTP régional.
Réussissant des opérations spectaculaires, il est traqué et passe en Seine-Inférieure
en mai 1943. Chef militaire FTP, il commande la 1re compagnie FTP de Rouen. Il est promu interrégional, responsable d’un secteur couvrant
la Seine-Inférieure, l’Eure, l’Eure-et-Loir, avec le titre de commandant. Il garde
comme pseudonyme « Michel » et sa fausse carte d’identité au nom de « Jacques Sady ».
Après les arrestations du printemps 1943, il recompose un groupe FTP, le groupe Lorraine,
appelé plus tard maquis de Barneville. Il recrute directement Achille Guisier
et Gérard Brillet
, jugés combattifs. Il s’entoure d’adjoint expérimentés : André Dumont
, Maurice Mailleau
, Louis Valette
et Christian Sénard. Parmi les agents de liaison, Ida Soret
, issue des FTPF de la Somme. Il fixe des rendez-vous au café de Simone Chauvin
, rue Méridienne à Rouen. L’homme est prudent, et n’a pas de domicile fixe, vivant
de cachette en cachette.
Le résistant a à son actif en Seine-Inférieure, entre le 14 mai et le 12 août 1943,
au moins neuf attentats ferroviaires, quatre cambriolages de mairie pour s’emparer
de tickets de rationnement et le sabotage d’un pylône électrique à La Vaupalière.
Il opère autour de Rouen, de nuit, avec une petite équipe d’hommes armés, se déplaçant
en bicyclette. Il n’hésite pas à faire feu, notamment sur une patrouille de gendarmes
de Grand-Couronne. S’ajoutent deux tentatives d’attentats : contre l’inspecteur collaborateur
Louis Alie le 4 août 1943 à Rouen, et contre le chef de la Sipo-SD du Havre. En effet,
après la mort du FTP havrais Jean Le Brozec
, Jules Bridoux décide d’organiser une action punitive contre Ackermann. Il organise
l’attaque de la Gestapo du Havre, le 12 août 1943. Mais l’opération tourne court, les Allemands ayant été
avertis par un indicateur. Il est mortellement blessé par Ackermann lui-même qui en
outre le brutalise. Maurice Mailleau et un FTP havrais sont eux aussi blessés. Jules
Bridoux est transporté à l’Hôtel-Dieu de Rouen où il décède le 13 août. Le 23 décembre
1949, lors d’un procès, Ackermann est reconnu coupable de violences avec préméditation
sur Jules Bridoux, mais non responsable de sa mort.
Il reçoit de nombreux titres de reconnaissance à titre posthume. Déjà commandant FTP, il est homologué capitaine FFI. Il est reconnu Mort pour la France et son décès en date du 13 août 1943 est officialisé par un jugement du Tribunal civil de Rouen, le 25 octobre 1943 et transcrit à l’état civil le 3 novembre 1943.
Il est mentionné sur le monument aux morts de Fenain, ainsi que son frère.
Sources : SHD-Caen : 21P33914, 21P733576 ; SHD-Vincennes : 16P90762 ; AD76 : 54W5282, 54W5283, 1239W627, 245W9 ; Croguennec, M., 1943, Le maquis de Barneville, p. 54, 57, 100-125, 252 ; Garin, B., Jacques Hamon Résistant havrais, p. 269-270 ; AERI, La résistance dans la Somme, cédérom ; maitron.fr, havrais-en-résistance.fr
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 25-3-1920
- Fenain, Nord
- Fenain, Morbihan
- 13-8-1943
- Le Havre, Seine-Inférieure
- Rouen, Hôtel-Dieu, Seine-Inférieure
- 13-8-1943
- Rouen, Seine-Inférieure




