DELARUELLE Lucien

DELARUELLE Lucien // Naissance : 27-6-1898 à Charleval (Eure) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 21-1-1943 à  ; 21-3-1945 à Bergen-Belsen (Allemagne) ; Décédé

Engagé lors de la Première Guerre mondiale, Lucien Delaruelle est fait prisonnier dans l’Aisne après une attaque au gaz en septembre 1918. Il ne rentre en France qu’en janvier 1919.

Il se marie dans sa ville natale le 15 avril 1922 avec Eugénie Dubus et leurs deux fils, Jacques et Jean, naissent en 1926 et 1928. En 1930, la famille Delaruelle s’installe à Elbeuf où le chef de famille est établi comme chapelier. Il est arrêté par la gendarmerie d’Elbeuf, sur ordre des Allemands de Rouen, le 23 septembre 1942 pour avoir aidé des soldats canadiens évadés après le raid de Dieppe du 19 août 1942. La quasi-totalité de la chaîne de sauvetage, notamment le couple Berzin, Robert  et Rose , et les soldats canadiens, vont être arrêtés dans cette affaire.

Après trois mois passés au Palais de justice de la ville, il est interné à la prison parisienne du Cherche-Midi avant d’être déporté au départ de la gare de l’Est le 21 janvier 1943. Avec René Masselin , interpellé avec lui, ils relèvent de la procédure Nacht und Nebel (« Nuit et Brouillard ») et vont comparaître devant des tribunaux spéciaux, en tant qu’auteurs d’actes nuisibles à l’occupant.  Dans leur cas, il s’agit d’« aide à l’ennemi ».

Au camp spécial d’Hinzert dépendant de la SS, Lucien Delaruelle reçoit le matricule 6 038 puis, trois mois plus tard, le 19 avril 1943, il est emmené à la prison de Wolfenbüttel, en Basse-Saxe près de Hanovre.

Avec la fin de la procédure « NN » décidée en septembre 1944, les détenus sont remis à la Gestapo et peu à peu envoyés en camps de concentration. Lucien Delaruelle entre ainsi au KL Gross Rosen, en Silésie (mle 81548) et il y reste jusqu’au 8 février 1945. À cette date, devant l’avance de l’Armée soviétique, les détenus sont évacués et il fait partie de ceux qui arrivent à Mittelbau-Dora le 11 février 1945. Il est immatriculé 116 884 avant d’être dirigé vers la Boelcke Kaserne de Nordhausen qui sert alors de mouroir à Dora. L’afflux de malades y est tel, que les SS forment un convoi d’« inaptes au travail » et, le 6 mars 1945, 2 252 hommes sont conduits au KL Bergen-Belsen.

Presque tous les membres du transport disparaissent ensuite comme André Decaux  mais Lucien Delaruelle est un des rares pour lequel une date de décès a été notée. Il est décédé à Bergen-Belsen le 21 mars 1945 de « faiblesse de la circulation sanguine » selon ses bourreaux. Son nom figure sur le monument aux morts du cimetière Saint-Jean d’Elbeuf.

Sources : SHD-Caen : 21P441904 ; Thiery L. (dir.), Le Livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora » p. 638 

Claude Favre