
EUDE Renée, Berthe, Eugénie, Georgette
Née le 25 juin 1925 à Saint-Martin-de-Bonfossé (Manche) ; domiciliée à Saint-Gilles (Manche) ; déportée le 23 juillet 1944 à Luxembourg ; rescapée.
EUDE Renée, Berthe, Eugénie, Georgette // Naissance : 25-6-1925 à Saint-Martin-de-Bonfossé (Manche) ; Domicile : Saint-Gilles Manche () ; Repression : Déportée le 23-7-1944 à ; ; Rescapé Kiel-Hassee Allemagnee
La jeune Renée Eude travaille comme secrétaire au bureau du ravitaillement. Elle vit
chez ses parents, René
et Aline qui exploitent une ferme à Saint-Gilles, au lieu-dit L’Aubrillière, près
de Saint-Lô. Depuis mai 1941, elle fait partie de l’OCM avec son père et son frère
Maurice
. La famille Eude apporte son aide aux PG évadés, elle camoufle des réfractaires au
STO et des aviateurs alliés. Durant la bataille de Normandie, en compagnie de René
Corroënne
, un Parisien réfugié avec sa femme Yvonne
dans une ferme voisine, ils communiquent aux alliés des informations d’ordre militaire,
en particulier la position exacte des batteries de DCA allemandes situées à proximité
du village.
Le 6 juillet 1944, une douzaine de soldats allemands font irruption dans la cour de
la ferme. Alors qu’une des batteries vient d’être anéantie par un tir allié, ils sont
à la recherche de « terroristes » et d’armes. Après une fouille minutieuse, ils mettent
la main sur un vieux poste à galène. Toutes les personnes présentes sont immédiatement
arrêtées : Renée Eude, son père René
et ses frères Maurice
et Lucien, René Corroënne
et sa femme Yvonne
, un déserteur italien du nom de Roger Possème (non identifié) et Roger Lemosquet
. Ils sont gardés et interrogés toute la nuit. Le lendemain, ils comparaissent devant
un tribunal militaire siégeant dans la ferme, à l’exception de Lucien Eude qui a pris
la fuite avant ce simulacre de procès. René Corroënne
et les membres de la famille Eude sont condamnés à mort pour « espionnage », mais
cette peine est finalement commuée en travaux forcés à perpétuité pour Renée, son
père et son frère. Roger Lemosquet
et Yvonne Corroënne
écopent de la même peine. René Corroënne
est exécuté le jour même, tandis que le reste des prisonniers quittent la ferme,
le 10 juillet, pour gagner Saint-Jean-du-Corail où ils sont enfermés pendant une semaine.
Ils sont ensuite conduits à Alençon, puis à la caserne de La Pépinière à Paris le
22 juillet.
Le 23 juillet 1944, Renée Eude est déportée à la prison de Luxembourg où elle est détenue pendant un mois et demi. Le 7 septembre 1944, elle est transférée au camp disciplinaire pour femmes de Flussbach, puis le 16 septembre à la prison de Ziegenhain, près de Frankfurt/Main. À l’approche des alliés, le 5 avril 1945, Renée Eude est évacuée à la prison de Hamburg-Fuhlsbüttel et ensuite à l’Arbeitserziehungslager (AEL, camp de rééducation par le travail) de Kiel-Hassee où elle est finalement délivrée le 8 mai 1945. Elle est rapatriée le 2 juin suivant par le centre d’accueil de Valenciennes.
Renée Eude est décédée le 24 décembre 2017 à Caen (Calvados), à l’âge de 92 ans.
Sources : SHD-Caen : 21P625957 ; MRD-Besançon : fonds G. Tillion ; deces.matchid.io
Arnaud Boulligny
Mots-clés :
- 25-6-1925
- Saint-Martin-de-Bonfossé, Manche
- Saint-Gilles, Manche
- 6-7-1944
- Saint-Gilles, Manche
- Saint-Gilles, Ferme occupée par des troupes SS, Manche
- Saint-Jean-du-Corail, Château, Manche
- Alençon, Orne
- Damigny, Camp d'internement, Orne
- Paris, Caserne de la Pépinière, Seine
- Luxembourg, Prison
- Flussbach, Frauenstraflager
- Ziegenhain
- Hamburg, Fuhlsbüttel
- Hamburg, Fuhlsbüttel
- Kiel-Hassee (677)
- 8-5-1945
- Kiel-Hassee, Allemagne




