
LEBLOND Suzanne, Augustine
Née le 29 septembre 1901 à Paris (14e) ; domiciliée à Pacy-sur-Eure (Eure) ; déportée le 23 janvier 1943 à Auschwitz ; décédée le 26 février 1943 à Birkenau.
LEBLOND Suzanne, Augustine // Naissance : 29-9-1901 à Paris (Seine) ; Domicile : Pacy-sur-Eure Eure () ; Repression : Déportée le 24-1-1943 à ; 26-2-1943 à Auschwitz (Pologne) ; Décédée
Le 29 septembre 1901, Auguste Leblond, maçon, et son épouse Charlotte Martin donnent
naissance à Suzanne, dans le 14e arrondissement de Paris. Lorsque sa mère décède prématurément, Suzanne la remplace
auprès de son frère et de sa sœur, jusqu’à ce qu’elle épouse en 1921, à Sainte-Colombe-près-Vernon,
Alexandre Gascard, ouvrier de laiterie d’origine bretonne. Trois ans plus tard, parents
d’une petite Mireille, le ménage s’installe à Pacy-sur-Eure, au 28 rue Pacel, où Alexandre
travaille désormais comme chauffeur de camion. Le couple est proche du Parti communiste
et, d’après la police, Alexandre serait même responsable de la cellule du Parti à
Pacy. Malgré l’interdiction de celui-ci en 1939, ils maintiennent leur engagement
et, dès 1941 après l’invasion de l’URSS par l’Allemagne le 22 juin 1941, Suzanne,
en lien avec Marcel Dirou
, le fiancé de sa fille, participe à la diffusion de la propagande communiste. Le
8 novembre 1941, les rues de Pacy sont jonchées de tracts appelant à manifester le
11 novembre. Le lendemain, Suzanne, sans doute dénoncée, est arrêtée par la police
française. Malgré une perquisition infructueuse, elle est emmenée à la gendarmerie
de Pacy puis au commissariat d’Évreux où, interrogée, elle ne nie pas ses opinions
politiques. Elle est alors transférée à la prison de Bonne-Nouvelle à Rouen afin d’être
jugée par la section spéciale de la Cour d’appel qui la condamne le 26 novembre 1941
à un an d’emprisonnement et 1 200 francs d’amende. En octobre 1943, bien que sa peine
arrive à échéance, Suzanne n’est pas libérée mais transférée aux autorités allemandes.
Internée au fort de Romainville (n° écrou 1 246), qui rassemble les détenues politiques,
elle quitte le 23 janvier 1943 sa prison pour le camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu,
point de départ vers les camps de concentration du Reich. Le 24 janvier 1943, le convoi dit « des 31 000 » (en raison de leurs numéros d’immatriculation)
s’ébranle vers le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Il est composé
de 230 femmes parmi lesquelles figurent plusieurs communistes normandes telles Simone
David
, Suzanne Roze
ou Germaine Pican
. Suzanne Gascard et quelques camarades parviennent à jeter sur la voie un message
à l’intention de leurs proches. Le mot, récupéré par un certain Guillot arrive jusqu’à
sa fille Mireille qui ne reverra jamais sa mère. Conduite au camp de Birkenau, celle-ci
y est enregistrée sous le matricule 31 811, mais les conditions d’existence dans ce
système concentrationnaire sont telles que le 26 février, deux mois après son arrivée,
elle décède de dysenterie au Revier.
À Pacy-sur-Eure, son nom est inscrit avec celui de cinq autres déportés politiques sur une stèle apposée sur un mur de la place des Déportés.
Sources : SHD-Caen : 21P453921 ; AD76 : 2924W31 ; memoirevive.org .
Ludivine Ponte
Mots-clés :
- 29-9-1901
- Paris, Seine
- Pacy-sur-Eure, Eure
- 9-11-1941
- Pacy-sur-Eure, Eure
- Pacy-sur-Eure, Eure
- Evreux, Eure
- Rouen, Seine-Inférieure
- Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (1246)
- Compiègne, Camp de Royallieu, Oise
- Auschwitz (31811)
- 26-2-1943
- Auschwitz, Pologne




