GODEMER Louis, Henri

GODEMER Louis, Henri // Naissance : 15-2-1890 à Blainville-Crevon (Seine-Inférieure) ; Domicile : La Feuillie NA () ; Repression : Déporté le 27-4-1944 à  ;  ; Rescapé Flossenbürg Allemagne

Louis Godemer est couvreur comme son père et a son entreprise de couverture-plomberie à La Feuillie, une petite commune du pays de Bray, en bordure de la forêt de Lyons. Il est marié sans enfant avec Yvonne Christot. Il s’était déjà illustré lors la Première Guerre mondiale et, lors de la Seconde, il reprend les armes dans l’armée de l’ombre. Il entre en avril 1943 au maquis des Diables noirs, dirigé par Raoul Boulanger , et de ce fait dans le réseau Buckmaster Jean-Marie. Son pseudo est Brutus. Conformément aux objectifs du réseau et aux pratiques du maquis, il s’investit dans le recrutement de maquisards, participe aux nombreux sabotages et plasticages locaux et aux parachutages d’armes. Il participe notamment à celui du 6 septembre 1943 dans les environs de La Feuillie, sous la responsabilité d’Ernest Lizeaux . Il est partie prenante de « tout ce qui pouvait être fait contre les Allemands ». Il est reconnu agent P2.

Suite aux arrestations dans le réseau Buckmaster d’agents de Rouen et à leurs répercussions sur le maquis des Diables noirs, il est arrêté le 15 mars 1944, à son domicile, par la Gestapo, en même temps que d’autres résistants de La Feuillie : Ernest Lizeaux, Léon Vancemestier , Roger Godebout . D’après le rapport du 16 mars de l’inspecteur Alie, il reconnaît seulement sa participation au parachutage d’armes à La Feuillie. Identifié comme membre du groupe « Combat », il est incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen du 15 mars au 13 avril 1944. Puis il est interné du 13 au 27 avril au camp de Royallieu à Compiègne (mle 31 653). Le 27 avril 1944, il est déporté par le « convoi des tatoués » , le troisièe convoi de non-Juifs destiné au KL Auschwitz où il transite jusqu’au 12 mai 1944 (mle 185 673). Puis il est transféré à celui de Buchenwald où il entre le 14 mai (mle 53 288) et où il est affecté à la carrière. Refusant de travailler, les SS lui brisent la jambe. Le 9 avril 1945, il est envoyé au camp de concentration de Flossenbürg. L’évacuation du camp en avril déclenche des marches de la mort. Il échoue à Pösing où il est libéré par l’armée américaine le 23 avril 1945. Le 13 mai, il est rapatrié par le centre de Hayange et le 16 mai, il retrouve son foyer.

Handicapé, il devient quincailler. Louis Godemer est décédé le 9 juin 1962 à La Feuillie.

Sources : Arolsen Archives ; SHD-Caen : 21P616426 ; AD76 : 54W5363 (dossier 10123), 3868W45, 51W425 ; EC (Blainville-Crevon); B. Garin, Une famille normande dans la tourmente nazie, p. 207, 276, 330 et suiv.

Chantal Cormont