BARBEY Louis, Emile, Léon, Ernest

BARBEY Louis, Emile, Léon, Ernest // Naissance : 29-10-1912 à Courcy (Manche) ; Domicile : Courcy Manche () ; Repression : Déporté le 20-10-1942 à  ;  ; Décédé

Le 3 octobre 1936, Louis Barbey épouse Juliette Lepauloux à Courcy, un village de 600 habitants environ situé à l’est de Coutances. Quelques mois plus tard, il entre à la SNCF, le 8 février 1937. Le couple donne bientôt naissance à une petite fille, Thérèse, le 31 août 1937. Mobilisé le 3 septembre 1939 comme soldat de 1ère classe au 74e RI, Louis Barbey est capturé lors de la débâcle et détenu à Epinal. Placé en congé de captivité en août 1940, probablement en qualité d’agent de la SNCF, il retrouve son poste de cantonnier de la voie à la gare de Coutances. Il est définitivement démobilisé le 29 novembre 1941.

La famille Barbey habite à Courcy, au passage à niveau n° 34, au hameau de La Vallée, et s’agrandit le 10 janvier 1942 avec la venue au monde d’une seconde fille, Marie-Louise. Louis Barbey participe aux activités du groupe de résistance rattaché au Front national et dirigé dans le secteur par Félix Bouffay . Avec ses collègues Fernand Charpentier  et Joseph Scelles , il est notamment chargé de la distribution des tracts et journaux clandestins.

Louis Barbey est victime de la vaste opération de police lancée durant l’été 1942 dans la Manche contre le Front national. Accusé de détention d’armes à feu, Louis Barbey est arrêté le 27 juillet 1942 à Courcy, vers 23 heures, par deux gendarmes allemands qui perquisitionnent son domicile sans résultat. Il est malgré tout conduit à la prison de Saint-Lô où il est jugé avec ses camarades du 14 au 18 septembre par le tribunal militaire allemand (FK 722). Au terme du procès, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité pour « intelligence avec l’ennemi ». Le 13 octobre, il est conduit à la prison de Fresnes en région parisienne.

Le 20 octobre 1942, Louis Barbey est déporté en Allemagne depuis la gare de l’Est. Après un passage par la prison de Karlsruhe, il est écroué le 27 octobre à la forteresse de Rheinbach pour y purger sa peine. Le 4 février suivant, il est transféré à celle de Sonnenburg où il trouve la mort au cours du mois de juillet 1943.

Son nom figure sur le monument aux morts de Courcy, sur la plaque apposée sur le quai de la gare de Coutances pour les agents fusillés ou morts en déportation, ainsi que sur le monument érigé à Saint-Lô pour les victimes de la répression nazie de la Manche.

Sources : SHD-Caen : LA 18964-19113, 21P421104, FN PG ; Fontaine T., Cheminots victimes de la répression. 1940-1945, p. 113-114 ; memorialgenweb.org

Arnaud Boulligny