
Photo : ONaCVG
BATAILLE Albert, Alexandre
Né le 16 janvier 1914 à Hodeng-Hodenger (Seine-Inférieure) ; domicilié à La Feuillie (Seine-Inférieure) ; déporté le 6 avril 1944 à Mauthausen ; rescapé.
BATAILLE Albert, Alexandre // Naissance : 16-1-1914 à Hodeng-Hodenger (Seine-Inférieure) ; Domicile : La Feuillie Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-4-1944 à ; ; Rescapé Ebensee Autriche
Albert Bataille est d’origine modeste, fils de Albert François Bataille, maréchal
ferrant, et d’Alexandrine Ouallet, domestique de ferme. Quant à lui, il est bûcheron.
Célibataire, il réside au lieu-dit Le Long de la Lande à La Feuillie, une petite ville
du pays de Bray, où il est connu pour « ses idées très avancées » et ses propos exaltés
contre l’Occupation. De source policière, il aurait servi pendant 18 mois dans les
Brigades internationales en Espagne. Homme d’action, Albert Bataille travaille d’abord
dans le « maquis » d’Ernest Lizeaux
à La Feuillie. Puis il est recruté en juillet 1942 par Raoul Boulanger
dans le maquis des Diables noirs, avec pour chef de groupe Marceau Fortin
. Fin 1943, il participe à des opérations de sabotage ferroviaire et de lignes téléphoniques
et au vol de munitions dans le camp allemand de la Haye. En mars 1943, il s’engage
dans le réseau Buckmaster Jean-Marie. Il est intégré à une réception de parachutage,
le 6 septembre 1943, sous la responsabilité d’Ernest Lizeaux.
Mais le résistant est arrêté le 6 novembre 1943 à son domicile à 22h30 lors d’une
rafle mobilisant une cinquantaine de policiers de la Gestapo de Rouen. Il pense avoir été dénoncé. Quinze personnes sont alors interpelléesà La
Feuillie, dont Jean Berthou
, Marceau Fortin, Roland Hébert
, Émile Valence
. Il est incarcéré à la prison de Bonne-Nouvelle à Rouen du 6 novembre 1943 au 7 mars
1944. Puis il est transféré au camp de rassemblement allemand, le Frontstalag 122 de Royallieu à Compiègne où il est interné un mois (mle28 716).
De Compiègne, il est déporté le 6 avril 1944 à Mauthausen. Arrivé le 8 avril (mle 61 923), il subit la quarantaine, puis le 21 avril 1944, il est envoyé au camp annexe de Melk, étrenné par les Français. Là, les déportés doivent aménager des tunnels pour y installer des usines de production militaire afin de les protéger des bombardements alliés.Devant l’avance soviétique, il est évacué le 17 avril 1945 en camion ou en wagons à bestiaux au Kommando d’Ebensee.
Il est libéré le 6 mai 1945 par l’armée américaine et rapatrié le 24 mai 1945 par le centre de Thionville (Moselle).
Dès son retour, il organise une collecte de vivres et d’argent à La Feuillie, pour secourir les déportés politiques hospitalisés à Bichat et leurs familles. Il se marie le 6 octobre 1945 avec Denise Thorel.
Il est décédé le 5 février 1987 à La Haye (Seine-Inférieure).
Sources : SHD-Vincennes : 16P37524 ; SHD-Caen : 21P703765 ; AD76 : 51W424, 51W426 (liste) ; EC (Hodeng-Hodenger) ; B. Garin, Une famille normande dans la tourmente nazie, P. 207, 227, 245, 284 ;Cyril Mallet, De la nécessité des amicales. L’Amicale de Mauthausen au retour des concentrationnaires, p. 41 ; monument-mauthausen.org
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 16-1-1914
- Hodeng-Hodenger, Seine-Inférieure
- La Feuillie, Seine-Inférieure
- 6-11-1943
- La Feuillie, Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Compiègne, Oise (28716)
- Mauthausen (61923)
- Melk (61923)
- Ebensee (61923)
- 6-5-1945
- Ebensee, Autriche




