
Photo : SHD-Caen
HOPPEN-WALDHORN Hannah
Née le 6 mars 1921 à Jasina (Tchécoslovaquie); domiciliée à Paris (4e) ; arrêtée le 26 janvier 1944 à Alençon (Orne) ; déportée le 3 août 1944 à Saarbrücken ; rescapée.
HOPPEN-WALDHORN Hannah // Naissance : 6-3-1921 à Jasina (Tchécoslovaquie) ; Domicile : Paris Orne () ; Repression : Déportée le 3-8-1944 à ; ; Rescapé Stolpe Allemagnee
Fille de Michel Waldhorn, né le 25 mai 1889 à Tysmieniczany en Ukraine, brocanteur,
et de Rosa Israël, née le 26 juillet 1887 à Jasina en Tchécoslovaquie, cantinière,
Hannah est la première de la fratrie de trois enfants, et la seule née en Tchecoslovaquie,
à Jasina, le 6 mars 1921. La famille part en effet en France : sa sœur Zalie
et son frère Joseph sont nés à Paris dans le 4e arrondissement, respectivement en 1927 et 1930. Ils habitent alors dans le quartier
du Marais. Ainsi en septembre 1939, elle vit avec ses parents au 27 rue des Rosiers
dans le quartier du Marais (4e).
De confession juive, la famille Waldhorn est frappée par les mesures de persécution antisémites dès octobre 1940. Ayant refusé de mentionner l’indication « juif » sur la devanture de son commerce, Michel Waldhorn est arrêté une première fois et interné au camp de Drancy du 9 septembre au 4 novembre 1941. Le 16 juillet 1942, il est victime de la rafle du Vel d’Hiv’ puis il est déporté six jours plus tard à Auschwitz dans le convoi n°9. Sa femme Rosa est arrêtée à son tour et transférée le 22 août 1943 à Drancy (mle 4 289). Elle est déportée par le convoi n°59 le 2 septembre 1943 à Auschwitz.
Après l’arrestation de leur père, Hannah et sa sœur Zalie, ayant pris une fausse identité
– Hannah se fait appeler Hélène Guerrin – se réfugient à Alençon dans l’Orne et résident
au 8 rue Prochaine. Guy Dupont
directeur adjoint du STO et membre du mouvement de résistance NAP et de l’OCM, décide
de recruter en septembre 1943 les deux sœurs germanophones. Modéliste de formation,
Hannah devient ainsi secrétaire dactylo interprète au service dépendant du Commissariat
général interministériel à la main-d'œuvre (CGIMO) à la préfecture d’Alençon. Elle
travaille sous le faux nom d’Hélène Guérrin d’origine d’Avignon. Son surnom serait
« la biquette ».
Les deux sœurs réalisent des faux papiers à leur frère Joseph, devenu Georges Guérin
caché dans une ferme de Sées chez la sœur d’un ami. Hélène aide également les réfractaires
du STO à se cacher et participe à la distribution de faux-papiers d’identité et de
certificats d’exemption avec Clotilde Guenoux
. Chargée de lier des relations avec les Allemands, elle a également transmis aux
chefs de l’OCM et du NAP des renseignements stratégiques sur les chantiers de l’Atlantique
de Lorient et Brest notamment.
Elle est arrêtée le 26 janvier 1944 à 11 heures du matin par deux agents de la Gestapo sur dénonciation. Torturée pendant six jours, elle ne doit semble-t-il la vie sauve qu’à l’intervention d’un médecin de la Wehrmacht qui la reconnait. Son silence permet selon le témoignage postérieur de Guy Dupont d’empêcher d’autres arrestations du réseau. Hospitalisée du 31 janvier au 3 mars 1944, elle est ensuite internée à la caserne Bonnet puis à la prison des Ducs d’Alençon avant d’être envoyée le 22 juillet 1944 au fort de Romainville sous le matricule 6 492. Les Allemands ignorant son origine juive, elle est déportée comme prisonnière politique, en même temps que Clotilde Guenoux par le convoi du 3 août 1944 qui part de la Gare de l’Est, en direction du camp de transit de Neue Bremm à Saarbrücken. Les deux femmes ont le même parcours de déportation. Le 12 août, elles se retrouvent au KL de Natzweiler-Struthof. Le 26 août, elles sont mises au service des usines Siemens dans le kommando de Gartenfeld, situé à une douzaine de kilomètres de Berlin, travaillant à la fabrication des câbles électriques utilisés dans la conception des V1 et V2. Elles sont ensuite envoyées au KL de Sachsenhausen le 15 mars 1945 jusqu’au 21 avril, puis affrontent les marches de la mort. Elle est libérée à Stolpe par les Russes le 2 mai 1945. Elle est rapatriée le 3 juin 1945 par le centre de Sarrebourg (Moselle) et retrouve sa sœur rescapée de la déportation.
Hannah Hoppen-Waldhorn se marie après-guerre avec un certain M. Gomez et décède le 3 septembre 2013 à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine).
Sources : SHD-Caen : 21P617160 ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 53 ; Vive la Résistance, n°6, janv. 2014. bddm.org, encyclopedia.ushmm.org
Catherine Duguépéroux
Mots-clés :
- 6-3-1921
- Jasina, Tchécoslovaquie
- Paris, Orne
- Alençon, Orne
- 26-1-1944
- Alençon, Orne
- Alençon, Caserne Bonnet, Orne
- Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (6492)
- Saarbrücken, Neue Bremm
- Ravensbrück
- Gartenfeld
- Sachsenhausen
- 2-5-1945
- Stolpe, Allemagne




