HOFFMANN Anna

HOFFMANN Anna // Naissance : 24-10-1902 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 18-7-1943 à  ;  ; Assassinée

Les parents d’Anna Hoffmann sont des commerçants juifs originaires de l’Empire russe et de Roumanie établis au Royaume-Uni, puis en France où ils sont naturalisés. Anna grandit au Havre dans une fratrie de sept enfants et fréquente l’école de la rue Dauphiné. En 1926, elle épouse dans la cité portuaire le commerçant rouennais Chaskiel Kajler , mais le couple reste sans enfant. Française devenue Polonaise par son mariage, elle est réintégrée dans sa nationalité d’origine quand son mari est naturalisé en 1932.

En octobre 1940, lorsque tous deux sont contraints de se faire recenser comme Juifs, ils habitent 6 rue Écuyère à Rouen et exploitent à cette adresse un commerce de mercerie. En 1941, comme les Juifs n’ont plus le droit d’être en contact avec le public, Anna Kajler ne peut plus exercer son métier. Sur les listes d’un nouveau contrôle des Juifs à l’automne 1942, elle figure désormais comme « sans profession ».

Après l’arrestation de son mari en mai 1942, c’est à son tour d’être arrêtée dans une rafle de Juifs décidée par la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD régionale. Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, elle est appréhendée à son domicile par la police française sur commission rogatoire du préfet régional. Après avoir dû remettre aux policiers ses économies et les clés de son logement, elle est conduite à 1 h du matin au « centre d’accueil » de la rue Poisson où sont regroupées les personnes arrêtées. Quelques heures plus tard, on lui fait prendre le premier train Rouen-Paris pour l’acheminer jusqu’à Drancy, où elle est internée (mle 18 716). Pour une raison inconnue, elle est d’abord transférée à Beaune-la-Rolande (Loiret) le 9 mars suivant, mais ramenée à Drancy le 19 ou le 20 juin en vue de sa déportation. Le 18 juillet 1943, elle part alors dans le convoi no 57 à destination d’Auschwitz, où elle est assassinée. Deux de ses frères qui vivaient encore au Havre, Salomon  et Isidore Hoffman(n) , ont eux aussi été victimes de la Shoah.

La mémoire d’Anna Kajler est honorée par une inscription sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : AN : 19770876/193 (34665x32), F/9/5704 et 5760, SHD-Caen : 21P467685, AD76 : 3352W2, 54W5320, EC (Le Havre) ; deportes-politiques-auschwitz.fr/2011/11/hoffmann-isidore (notice de C. Cardon-Hamet)

Corinne Bouillot