LAUFERT Louis

LAUFERT Louis // Naissance : 2-8-1925 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 30-7-1944 à  ;  ; Rescapé Buchenwald Allemagne

Louis est, avec sa sœur aînée Lucienne , l’un des deux enfants du tailleur juif d’origine polonaise Joseph Laufert  et de son épouse Berthe née Katzka . Devenu Français par déclaration de son père souscrite le 6 janvier 1931, il grandit à Rouen où sa famille, de condition modeste, habite 1 rue des Carmélites. Il passe son certificat d’études à l’école primaire Théodore Bachelet en 1937, puis devient coiffeur. Sa famille fréquente la synagogue de Rouen, où Louis reçoit une petite éducation religieuse.

En octobre 1940, il doit se faire recenser comme Juif en zone occupée et sa première carte d’identité, délivrée l’année précédente, est pourvue du tampon « Juif » imposé. Mais en 1942, il se réfugie en zone libre avec les siens. La famille s’installe à Toulouse (Haute-Garonne), au 51 boulevard Carnot. Le 8 juillet 1944, tous sont arrêtés par la Gestapo à leur domicile. D’abord interné à la caserne Caffarelli de Toulouse, Louis Laufert est déporté avec ses parents et sa sœur dans le convoi no 81 qui quitte la ville le 30 juillet 1944. Son nom, comme celui des autres membres de sa famille, figure sur une liste de 166 Juifs dressée par la section antijuive de la Gestapo de Toulouse, pour un transport qui compte un total de 1 191 partants. Avec les autres hommes, dont son père Joseph, il est dirigé sur Buchenwald et au terme d’un trajet d’une semaine, il entre dans le camp le 6 août sous le matricule 69 575. Il a alors tout juste 19 ans. Le 11 septembre 1944, il est transféré du bloc 51 au bloc 11, celui du service des pompiers du camp auquel il a été affecté, comme il en témoigne après la guerre. Cette fonction, assimilée à celle d’un Stubendienst, lui permet de circuler dans le camp.

Il est libéré par les troupes américaines le 11 avril 1945 et rapatrié en France le 25 du même mois. Son père Joseph est lui aussi rescapé de Buchenwald, mais sa mère et sa sœur ne rentrent pas de leur déportation à Ravensbrück. Louis Laufert, qui fonde une famille après la guerre, émigre en 1954 au Canada, où il décède le 12 mai 2008 à son domicile de Markham.

Sources : Arolsen Archives ; AN : 19770873/165 (20916x31) ; SHD-Caen : 21P586974 ; AD76 : 3352W2, BMR 260/5 ; AP (Laufert) ; ressources.memorialdelashoah.org, stevemorse.org/France, bddm.org, holocaustedu.org/survivor-testimonies

Corinne Bouillot