
LEROUX Robert, Clément, Bernard.
Né le 22 janvier 1918 à Brionne (Eure) ; domicilié à Brionne ; déporté le 28 février 1944 ; décédé le 22 avril 1945 à Gusen.
LEROUX Robert, Clément, Bernard. // Naissance : 22-1-1918 à Brionne (Eure) ; Domicile : Brionne Eure () ; Repression : Déporté le 28-2-1944 à ; 22-4-1945 à Gusen (Autriche) ; Décédé
Le 22 janvier 1918, à Brionne, au hameau des Essarts, Camille Leroux, jeune ouvrière
de filature de 26 ans, donne naissance à un enfant de père inconnu qu’elle prénomme
Robert, Clément, Bernard. Quelques années plus tard, Camille s’est remariée avec Albert
Richard et Robert a désormais un demi-frère, Calixte, plus jeune de huit ans. En âge
de travailler, Robert est embauché dans les usines textiles Blin et Blin à Elbeuf,
où travaille également son beau-père. Il part faire son service militaire en 1938
sein du 4e régiment de zouaves mais, pour une raison inconnue, il n’est pas mobilisé en 1939.
Depuis la défaite et l’Occupation allemande, l’usine Blin et Blin détenue par une
famille juive est désormais gérée par un administrateur provisoire. Robert Leroux
se rapproche d’une cellule communiste reconstituée en 1941 par plusieurs jeunes hommes
de Brionne et rejoint le Front national parmi lesquels figure Robert Delauné
. Ce groupe s’adonne non seulement à des opérations de propagande antiallemande mais
passe à l’action en effectuant quelques sabotages. C’est d’ailleurs à la suite d’une
vaste opération de distribution de tracts à Brionne en avril 1942, que l’ensemble
du groupe, probablement dénoncé, est démantelé. Quatorze personnes sont interpellées
par la gendarmerie française. Robert Leroux est jugé, avec plusieurs camarades, le
20 mai 1942 par la section spéciale de la Cour d’appel de Rouen. Citons notamment,
Marius Delamare
, Raymond Douis
et Pierre Havard
. Celle-ci le condamne durement, il écope de dix ans de travaux forcés. Sa condamnation
le mène à la prison de la Santé, puis à celle de Fontevrault (Maine-et-Loire) (mle
2381) qu’il quitte le 16 septembre 1943 pour la prison de Blois, où sont traditionnellement
incarcérés les prisonniers communistes. Toutefois, au début de l’année 1944, jugeant
cette prison peu sûre, les Allemands demandent qu’on leur en livre les détenus. L’administration
pénitentiaire s’exécute et accepte le transfert des détenus au camp de rassemblement
de Compiègne-Royallieu, point de départ des camps de concentration du Reich. Le résistant arrive à Compiègne le 18 février, est enregistré sous le matricule
27 872 puis déporté selon le décret Nacht und Nebel dix jours plus tard pour la prison de Sarrebrücken Neue Bremm. Le 26 mars 1944, il
est transféré au camp de concentration de Mauthausen (mle 60 757) puis un mois plus
tard, au Kommando de Gusen où il décède le 22 avril 1945, trois semaines avant la libération du camp
par l’armée américaine.
Son nom figure sur le monument aux morts de la commune, situé près de la mairie ainsi que sur la plaque commémorative située rue des Martyrs à Brionne.
Sources : SHD-Caen : 21P476589 ; AD27 42R56 ; J. Papp, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale dans l’Eure, p. 189 ; monument-mauthausen.org, memorialgenweb.org
Ludivine Ponte
Mots-clés :
- 22-1-1918
- Brionne, Eure
- Brionne, Eure
- 20-4-1942
- Brionne, Eure
- Paris, Prison de la Santé, Seine
- Fresnes, Seine
- Fontevrault, Maine-et-Loire (2381)
- Blois, Loir-et-Cher
- Compiègne, Oise (27872)
- Saarbrücken, Neue Bremm
- Mauthausen (60757)
- Gusen (60757)
- 22-4-1945
- Gusen, Autriche




