LEVY Suzanne, Mélanie, Anne

LEVY Suzanne, Mélanie, Anne // Naissance : 17-12-1940 à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-2-1943 à  ;  ; Assassinée

La petite Suzanne, deux ans et quelques semaines au moment de sa déportation, est l’une des plus jeunes victimes de la Shoah en Normandie. Elle est la fille de Jean Lévy  et de Rachel née Davidovici  et la sœur cadette d’Alice  et de Raymond , qui ont vécu à Rouen (Seine-Inférieure) jusque dans les premiers mois de l’Occupation. Suzanne est née quant à elle en Seine-et-Oise, à quelques kilomètres de Yerres où sa mère est venue habiter chez sa sœur Ella Davidocivi. La petite fille a sans doute peu connu son père, qui, encore domicilié dans l’agglomération rouennaise en 1941, semble avoir fait des allers-retours durant des mois entre les deux départements avant de rejoindre sa femme et ses trois enfants.

À l’automne 1942, alors que sa tante Ella puis son père Jean ont déjà été arrêtés, Suzanne découvre la Normandie dans de terribles circonstances. Elle vit désormais avec sa mère, sa sœur et son frère chez son grand-père paternel Nathan Lévy  à Bihorel, 20 rue Philippe Pétain. C’est là que des policiers viennent la chercher avec sa famille dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, au cours de la troisième rafle de Juifs dans le « Grand Rouen », planifiée par la section antijuive de la Gestapo de Paris et la Sipo-SD régionale. Comme les autres victimes de cette rafle organisée par les autorités préfectorales françaises, Suzanne est d’abord conduite au centre de rassemblement de la rue Poisson à Rouen, puis transférée au petit matin à Drancy, où son père est déjà interné depuis plusieurs semaines. Avec ses parents, sa sœur et son frère, elle est déportée dans le convoi no 48 du 13 février 1943 à destination d’Auschwitz. Elle est gazée à son arrivée, à moins qu’elle n’ait déjà succombé dans le long transport en wagons à bestiaux.

Son nom est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris et devant la dernière maison où elle a vécu, une Stolperstein est insérée dans le trottoir pour qu’on ne l’oublie pas.

Sources : AD76 : 3352W2 ; AP (Davidocivi) ; ressources.memorialdelashoah.org

Corinne Bouillot