MALOUGUIN Piotr

MALOUGUIN Piotr // Naissance : NA-NA-NA à NA (Russie) ; Domicile : NA NA () ; Repression : Tué en action le 4-8-1944 à Bouquelon (Eure) ; Décédé

L’histoire de Piotr Malouguin ne peut être racontée faute d’archives : c’est le sort de très nombreux étrangers engagés dans la Résistance dont les traces dans l’histoire et la mémoire s’avèrent particulièrement ténues. Le seul document en notre possession est la déclaration du maire de Bouquelon aux gendarmes de Quillebeuf-sur-Seine lorsque les corps des victimes de Bouquelon ont été identifiés après la tuerie. Il raconte : « À la suite d’une opération de police allemande effectuée le 4 août 1944 à 19 heures, sur le territoire de la commune de Bouquelon, quatre hommes ont été tués. Parmi les victimes, il y avait, d’après la rumeur publique, un Russe. Cet homme pouvait être âgé de 23 à 24 ans, blond, corpulence moyenne. Il était vêtu d’un complet gris en bon état. Il n’avait aucun papier d’identité et aucun objet dans les poches. J’ai fait inhumer le corps de cet homme au cimetière de Bouquelon, le 5 courant dans la matinée. »

Une stèle posée le 4 août 1950 sur le lieu du drame mentionne la liste des victimes. Le nom de « Petro Malouguin » y est gravé sans qu’aucun document d’archive ne puisse confirmer l’écriture exacte de son patronyme.

Le jeune Soviétique se serait évadé du camp du Madrillet à Rouen et aurait rejoint le maquis Surcouf. Il n’en reste pas moins qu’il a défendu courageusement le PC de Maurice Jouan  contre l’attaque de l’inspecteur de police de Rouen, Alie et les troupes allemandes à Bouquelon. Dans ce combat inégal, pris par surprise, deux hommes ont trouvé la mort avec lui : Charles Foutel  et Jacques Rideau . Le chef de la section des FFI de Quillebeuf, Maurice Jouan se rendent à l’épuisement de leurs munitions. Torturé, on suppose qu’il a été exécuté car sa dépouille n’a jamais été retrouvée.

Sources : AD27 : 72W5 ; J. Papp, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale, p. 165-167 ; R. Ruffin, Guide des maquis et hauts-lieux de la Résistance normande, p. 128.

Françoise Passera