WEINER Myriam

WEINER Myriam // Naissance : NA-NA-1877 à Lepel Lepiel (Empire russe (Biélorussie)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 11-11-1942 à  ;  ; Assassinée

Myriam Weiner (on trouve aussi « Myrianne ») est née dans une petite ville de l’actuelle Biélorussie qui comptait alors une forte proportion d’habitants juifs. Sa date et même son année de naissance sont variables selon les sources (le plus souvent 1877, mais parfois 1886 comme sur la liste du convoi de déportation). En 1904, elle épouse Leib Schoulkine , tailleur, et émigre la même année avec lui en France. Elle y est plus tard reconnue comme réfugiée russe. Domiciliée d’abord à Paris (Seine), elle y met au monde ses quatre premiers enfants, Aron   en 1905, Marie en 1907, Dora  en 1910 et Odette  en 1912. La cadette, Anna  naît en 1916 à Dinan (Côtes-du-Nord) où la famille a dû se réfugier après avoir quitté Reims (Marne) pendant la Première Guerre mondiale. Sans profession, Myriam Schoulkine s’occupe de son foyer et réside depuis 1925 à Rouen, en dernier lieu 15 rue Herbière.

Elle doit se faire recenser comme Juive en octobre 1940, prélude aux persécutions antisémites qui frappent sa grande famille. Myriam, Leib, mais aussi trois de leurs filles sont arrêtés à leur domicile par la police française, parce que Juifs, lors de la rafle nocturne du 9 au 10 octobre 1942, organisée par les autorités vichystes conformément aux instructions de la Sipo-SD régionale. Après avoir été internés plusieurs jours sur place au centre de regroupement de la rue Poisson, tous cinq sont transférés au camp de transit de Drancy le 16 octobre. De là, Myriam Schoulkine est déportée avec son mari dans le convoi no 45 du 11 novembre 1942 à destination d’Auschwitz, où elle est assassinée.

De ses cinq enfants, seule sa fille Marie épouse Dambry, arrêtée en janvier 1943 mais restée comme conjointe d’« aryen » dans les camps de Drancy et de Beaune-la-Rolande, est rescapée de la Shoah.

Le nom de Myriam Schoulkine est gravé sur le monument des déportés de la synagogue de Rouen et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : SHD-Caen : 21P 537 123 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22W/Z27852 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, p. 292, 323 ; ressources.memorialdelashoah.org

Corinne Bouillot