SCHOULKINE Odette

SCHOULKINE Odette // Naissance : 25-2-1912 à Paris (Seine) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Odette est la troisième fille de Leib Schoulkine  et de son épouse Myriam née Weiner , des Juifs qui ont fui l’Empire russe pour s’établir en France avant la naissance de leurs cinq enfants. À l’âge de 13 ans, elle s’installe avec eux à Rouen et y passe sa jeunesse après avoir grandi à Paris, à Reims (Marne), en Bretagne puis à Caen (Calvados). Elle est secrétaire et comme sa sœur aînée Dora  elle s’implique dans l’Amicale rouennaise des Dactylos qui organise divers événements et concours, dont celui où elle est sacrée « reine des dactylos » en 1934. Son intégration dans la société, comme celle du reste de sa famille, ne fait aucun doute, et elle est Française depuis 1929 par déclaration de son père auprès d’un juge de paix. Restée célibataire, elle habite chez ses parents 15 rue Herbière.

En octobre 1940, elle doit se faire recenser comme Juive à Rouen avec les autres membres de sa famille, frappée dès mai 1942 par l’arrestation du fils aîné Aron . Quelques mois après, Odette Schoulkine est victime, avec ses parents et ses sœurs Dora et Anna , de la deuxième rafle de Juifs qui touche l’agglomération rouennaise sur décision de la Gestapo de Paris et de la Sipo-SD régionale. Bien que cette rafle ait dû au départ concerner des Juifs étrangers et qu’elle soit elle-même Française, elle est arrêtée par la police française le 9 octobre 1942 à l’heure du couvre-feu et conduite avec les siens au « centre d’accueil » rouennais de la rue Poisson. C’est là que les Juifs appréhendés dans la région sont internés sous haute surveillance, avant leur transfert au camp de Drancy dans l’après-midi du 16 octobre. Alors que ses parents sont déjà partis dans un convoi précédent, Odette est déportée avec Dora et Anna par le convoi no 48 qui, le 13 février 1943, emmène un millier de Juifs français de Drancy à Auschwitz. Selon les registres de décès du camp, elle y est d’abord sélectionnée pour le travail forcé et est assassinée le 1er mars 1943.

Son nom est inscrit sur le monument des morts en déportation de la synagogue de Rouen et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : SHD-Caen : 21P 537 124 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22W/Z27852, BMR260-5, 6M725 ; EC (Paris) ; gallica.bnf.fr, ressources.memorialdelashoah.org, stevemorse.org/France, victims.auschwitz.org

Corinne Bouillot