
Photo : ONaCVG
THEBAULT Marius, Alphonse, André
Né le 12 mars 1922 à Massy (Seine-Inférieure) ; domicilié à Esclavelles (Seine-Inférieure) ; déporté le 27 janvier 1944 à Buchenwald ; rescapé.
THEBAULT Marius, Alphonse, André // Naissance : 12-3-1922 à Massy (Seine-Inférieure) ; Domicile : Esclavelles Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 27-1-1944 à ; ; Rescapé Buchenwald Allemagne
Fils de Léopold Thébault, cantonnier, et d’Anne Dumarché, Marius Thébault est célibataire
au moment des faits et habite chez ses parents à Esclavelles, près de Neufchâtel-en-Bray.
Le jeune homme travaille comme mécanicien, chez un garagiste du village. Réfractaire
au STO – il fait partie de la classe entièrement requise pour aller travailler en
Allemagne – il rejoint le 15 avril 1943 les FTP du secteur de Rouen, à savoir le détachement
Jeanne d’Arc et le groupe Lorraine organisés en maquis. Son chef de groupe est Albert
Lacour
. Désormais couvert par une fausse identité, « Marcel Thierry » se fait connaître
par ses camarades sous le pseudonyme de « Marcel ». Le 17 août 1943, il rejoint la
grotte de Barneville-sur-Seine (Eure) où se cache les hommes du groupe. Probablement
peu impliqué dans les opérations de sabotage ferroviaire de son groupe, « Marcel »
est néanmoins arrêté le 24 août 1943 lorsque la Gestapo et les Groupes mobiles de réserve français lancent l’assaut de la grotte dont il
sort indemne. Torturé pendant les interrogatoires, le détenu est interné pendant cinq
mois dans l’enclave allemande de la prison Bonne-Nouvelle à Rouen. Enfin, le 9 janvier
1944, les autorités allemandes le transfèrent au camp de rassemblement de Royallieu,
le Frontstalag 122, à Compiègne.
À la fin du mois, le 27 janvier 1944, il est déporté au KL Buchenwald (mle 44 900). Arrivé le 29 janvier, il est envoyé dans différents Kommandos au gré des besoins du Reich. Le 13 avril 1944, on l’affecte au Baukommando III (construction) puis au Baukommando II ; le 5 juin, à l’entretien des routes, le 12 août, à la récupération de bois pour les voies ferrées... Bien que blessé aux jambes lors du bombardement du camp le 24 août 1944, il continue son périple. Le 20 novembre, il rejoint à la manufacture d’armes Gustloffwerk II. Selon ses dires, il fait partie du comité militaire clandestin de Buchenwald, sans que les archives ne puissent préciser son action. Libéré le 11 avril 1945 par les Américains, le déporté est rapatrié par le centre d’accueil de la gare d’Orsay, à Paris, le 30 avril.
Il ne peut tourner la page, tant que les personnes qu’il juge responsables de son
arrestation n’auront pas rendu de comptes. Alors, en 1946, il se joint à ses camarades
rescapés, Christian Pivert
, Marcel Gilles
, pour porter plainte contre Achille Guisier
, accusés d’avoir parlé lors de leurs interrogatoires. En 1948, une commission rogatoire
est créée pour enquêter. Guisier et Sénard sont acquittés par le tribunal militaire
permanent à Metz le 3 février 1949. Marius Thébault, absent au procès, a fait une
déposition. Voulant dorénavant rester en retrait, il ne témoigne pas dans l’enquête
sur les agents de la Gestapo tortionnaires.
Marius Thébault est reconnu déporté résistant. Il est décédé le 16 mai 1999 à Saint-Lô (Manche). Une inscription sur sa pierre tombale évoque son passé de résistant.
fusilles-40-44.maitron.fr
Sources : SHD-Vincennes :16P566808 ; SHD-Caen : 21P681288 ; AD76 : 6M698 (recensement) ; EC (Massy) ; M. Croguennec, le maquis de Barneville, p.189-191 ; asso-buchenwald-dora.com,
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 12-3-1922
- Massy, Seine-Inférieure
- Esclavelles, Seine-Inférieure
- 24-8-1943
- Barneville-sur-Seine, Eure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Compiègne, Royallieu, Oise
- Buchenwald (44900)
- Baubrigade III
- Baukommando II
- 11-4-1945
- Buchenwald, Allemagne




