ZALEWSKI Auguste, Léon

ZALEWSKI Auguste, Léon // Naissance : 29-6-1921 à Quiberon (Morbihan) ; Domicile : Saint-Jouan-des-Guérêts Ille-et-Vilaine () ; Repression : Déporté le 28-4-1941 à  ; 16-9-1944 à Remscheid-Lüttringhausen (Allemagne) ; Décédé

Issu d’un milieu très modeste, Auguste Zalewski (aussi orthographié Zaleski ou Zaleswki) est mécanicien automobile. Rêvant de devenir pilote, il a fréquenté la section d’aviation populaire de Dinard (Ille-et-Vilaine). Malgré le refus de son père, il s’engage pour la durée de la guerre et est affecté à l’école élémentaire de pilotage de Saint-Brieuc (EEP). Démobilisé depuis l’Algérie en septembre 1940, il regagne le domicile de sa mère à Saint-Jouan-des-Guérets. En janvier 1941, il se joint au projet de gagner l’Angleterre conçu par le sergent-chef Jean Dorange  et Pierre Devouassoud  qui regroupe plusieurs anciens de l’EEP. Un bateau est acheté à un marin-pêcheur de Saint-Malo : le Buhara, cotre de neuf mètres, désarmé au fond de la baie de la Fresnaye.

Le 12 février 1941 vers 20h30, par une « nuit longue », ils sont 15 à embarquer (dont quatre habitants de Dinard). Du fait de plusieurs avaries, le Buhara prend du retard et est arraisonné le 13 vers 11 heures du matin par un patrouilleur allemand. L’équipage a pu passer par-dessus bord armes et documents. Conduits à la prison maritime de Cherbourg après une étape par Guernesey, les passagers sont interrogés les premières nuits par l’Abwehr puis transférés le 3 mars à la prison de Saint-Lô. Leur procès se déroule du 19 au 20 mars devant le tribunal militaire de la Feldkommandantur 722 pour « intelligence avec l’ennemi ». Il se conclut par la condamnation à mort de Dorange  et de Devouassoud  et la détention à perpétuité en Allemagne pour les autres participants, à l’exception du plus jeune. Le 12 avril 1941 au petit matin, leurs deux camarades sont fusillés à Montebourg (Manche). Auguste Zalewski est déporté avec le reste du groupe le 23 avril, conduit à la prison de Düsseldorf-Derendorf puis transféré le 14 mai à la Zuchthaus de Remscheid-Lüttringhausen. Malgré le soutien de ses amis et des prisonniers politiques allemands, sa santé décline du fait des conditions de vie et il décède en cellule le 16 septembre 1944 de tuberculose, à 7h45, un mois après Raymond Canvel . Ainsi s’achève la vie de celui qui signait ses lettres depuis Lüttringhausen « le patriote Quiberonnais ».

Son nom figure sur les monuments aux morts de Quiberon et de Saint-Jouan-des-Guérets. Il est aussi présent sur la plaque apposée à Orglandes (Manche) sur la tombe de Pierre Devouassoud  et Jean Dorange , sur le monument à la mémoire des Évadés de France sur la pointe de l’Isle à Saint-Cast-le-Guildo (Côtes-d’Armor) et sur la plaque inaugurée à Port-Nieux à Plévenon (Côtes-d’Armor) pour le 60e anniversaire du départ du Buhara. Il est enfin inscrit sur le monument érigé sur les ruines de l’ancienne prison de Saint-Lô pour les victimes manchoises de la répression nazie.

Sources : Arolsen ; Landesarchiv de Rhénanie du Nord-Westphalie, Gerichte Rep. 174, Nr. 9 ; SHD-Caen : 21P551773 ; SHD-Vincennes : GR16P606137, GR28P8629 ; memorialgenweb.org

Isabelle Neuschwander