ZUKER Hersen

ZUKER Hersen // Naissance : 21-6-1888 à Roman  (Roumanie) ; Domicile : Cherbourg Manche () ; Repression : Déporté le 20-11-1943 à  ;  ; Assassiné

Fils de Copel et de Malka Zuker, un couple de commerçants domicilié à Roman, Hersen Zuker quitte la Roumanie en 1907. En 1914, il s’engage dans la Légion étrangère mais, blessé, il est réformé au bout de quelques mois. Le 13 juin 1916, à la mairie du 9e arrondissement, il épouse Hasa Protas , une couturière, originaire de Russie. De cette union naissent quatre enfants, tous à Paris : Maurice le 6 février 1915, Georges le 14 septembre 1916, Simone  le 15 juillet 1922 et Odette  le 22 juillet 1929. En 1925, Hersen obtient avec sa femme la nationalité française.

En 1938, la famille part s’installer à Cherbourg. Artisan fourreur, Hersen tient au n° 16 de la rue Tour Carrée une boutique de fourrures avec sa femme. Mais en 1941, une mesure prise par le gouvernement de Vichy sur l’exclusion des Juifs français des professions commerciales contraint Hersen à fermer sa boutique. Avec sa femme et ses deux filles, ils sont alors accueillis par Germaine Belair à Emondeville, au village de la Fontainerie, près de Montebourg, où réside aussi Madeleine Galanter  et son fils Robert . Protégés par leur nationalité française, ils échappent aux premières arrestations. Mais, dans la matinée du 22 octobre 1943, Hersen est interpellé à la ferme par la Feldgendarmerie de Valognes avec sa femme Hasa , sa fille Simone , Madeleine  et Robert Galanter  alors que sa fille Odette  est arrêtée dans sa salle de classe à Emondeville.

Les six prisonniers sont d’abord internés durant une semaine à la prison de Saint-Lô en compagnie de Blima Löbel , son mari Isaac  et leur fille Madeleine  de Cherbourg, également victimes de cette 3e rafle lancée contre les Juifs de la Manche. Le 29 octobre, ils sont tous conduits par des gendarmes français au camp de Drancy où Hersen Zuker est enregistré sous le matricule 7 326. Le 20 novembre 1943, c’est à bord du convoi n° 62 composé de 1 200 Juifs qu’il est déporté à Auschwitz avec les membres de sa famille, les Löbel, Alfred Lévi  de Montebourg et Gaston Woelffling  de Tessy-sur-Vire. Hersen Zuker est gazé dès son arrivée en Pologne avec sa femme et ses filles. Le 4 mai 1955, le tribunal civil de Cherbourg fixe leur décès au 25 novembre 1943. Ses fils, Georges et Maurice, mobilisés dans l’armée française, échappent à la déportation.

Le nom d’Hersen Zuker est inscrit sur le monument aux morts de Cherbourg où il est également présent sur le Mémorial des victimes manchoises de la Shoah. Il figure aussi sur le monument érigé à Saint-Lô pour les victimes de la répression nazie de la Manche. Il est enfin gravé sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris (4e).

Sources : SHD-Caen : 21P552636 ; AD50 : Les Juifs de la Manche sous l’Occupation, 1940-1944 (exposition, en ligne) ; EC (Paris 9e) ; stevemorse.org ; memorialdelashoah.org ; memorialgenweb.org

Anne-Sophie Rigot