HINNING Perla

HINNING Perla // Naissance : NA-NA-1871 à Smyrne (Empire ottoman) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 2-9-1943 à  ;  ; Assassinée

Perla, de nationalité turque, est veuve de Haïm Kavayero lorsqu’elle arrive en France en 1933 avec sa fille Mazaltow . Elle a aussi trois fils déjà établis à Rouen ou à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure) : Moïse  né en 1898, Yako né en 1904 et David (Cavallero)  né en 1906. Perla, déclarée sans profession, réside successivement chez ses différents enfants. À partir de mai 1941, elle habite à Rouen chez sa fille Mazaltow et son gendre Merkado Leon  au 174 rue Eau-de-Robec.

C’est avec eux que Perla est arrêtée à cette adresse par la police française dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, lors de la troisième rafle de Juifs dans le « Grand Rouen ». Au cours de cette rafle, organisée sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris transmis par la Sipo-SD régionale, sont aussi arrêtés, à Sotteville-lès-Rouen, son fils Moïse et ses cinq petits-enfants. La grande famille Kavayero-Leon se retrouve au « centre d’accueil » rouennais de la rue Poisson, où sont regroupés les Juifs arrêtés durant la nuit, et tous ses membres sont transférés le lendemain au camp de Drancy. Perla y est internée sous le matricule 3470.

De Drancy, elle voit partir son fils Moïse et ses petits-enfants vers Auschwitz le 11 février 1943, alors que sa fille Mazaltow, enceinte au moment de son arrestation, a accouché trois jours plus tôt de la petite Dora  à l’hôpital Rothschild. Perla, sans doute parce qu’elle a plus de 70 ans ou qu’elle est malade, est à son tour transférée le 11 mai 1943 à l’hospice de cet hôpital parisien devenu une « annexe » de Drancy. Elle est réintégrée au camp le 29 juillet 1943, quelque temps avant que sa fille n’y soit ramenée elle aussi avec son bébé de six mois. Perla est alors déportée, avec sa fille Mazaltow, sa petite-fille Dora et son gendre Merkado, dans le convoi no 59 du 2 septembre 1943 à destination d’Auschwitz. Elle y est très probablement gazée dès son arrivée.

Sources : CDJC (fichier Drancy) ; AD76 : 3352W2, 22WZ11938 ; M. Laffitte, A. Wieviorka, À l’intérieur du camp de Drancy, p. 209 ; stevemorse.org ; memorialdelashoah.org.

Corinne Bouillot