CALBRY Louis, Albert, Ernest 

CALBRY Louis, Albert, Ernest  // Naissance : 12-7-1920 à Curcy-sur-Orne (Calvados) ; Domicile : Le Bô Calvados () ; Repression : Déporté le 2-9-1943 à  ; 21-11-1943 à Dora (Allemagne) ; Décédé

Célibataire, Louis Calbry exerce le métier d’instituteur et de secrétaire de mairie dans la commune de Le Bô (Calvados) et habite chez ses parents. Notons qu’il est l’aîné d’une fratrie de neuf enfants dont le père est journalier agricole. Requis pour le service du travail obligatoire, Louis Calbry accepte de partir travailler en Allemagne en raison des risques de représailles pour sa famille. Il prend le train spécial pour requis du 30 juin 1943 à 18 heures en gare de Caen. Pourtant, quelques kilomètres plus loin, lors d’un arrêt en gare de Mézidon, une bagarre éclate entre le personnel civil et militaire de la gare et les jeunes requis français qui cherchent à s’approprier les caisses de fromages empilées sur le quai. La Feldgendarmerie intervient et appelle le SD en renfort. Treize jeunes gens sont pris en otages au hasard parmi les requis en partance pour l’Allemagne. Louis Calbry est du nombre avec notamment Gaston Enault , Henri Poupion , Robert Dayes , René Desoutter , Alphonse Gallienne , Lucien Lefèvre , Lucien Hébert , Henri Renobert . Emmenés à la prison de Caen, les treize hommes dont certains sont totalement étrangers à l’affaire, sont transférés le 28 juillet 1943 au camp de Compiègne-Royallieu (mle 16 727). Le 2 septembre 1943, il est déporté au KL Buchenwald (mle 20 750) en wagon à bestiaux plombé. Arrivé le 4 septembre, il est envoyé le 26 septembre au Tunnel de Dora, camp annexe de Buchenwald. Les conditions de détention et de travail forcé sont insoutenables dans les tunnels destinés à abriter l’usine d’assemblage des fusées A4-V2, la Mittelwerk. Selon le témoignage écrit le 7 avril 1953 par Gaston Enault, Louis Calbry meurt le 21 novembre 1943 dans « l’enfer de Dora » suite à des coups portés par un Allemand. Avant de décéder, Louis Calbry trouve la force d’écrire une carte rédigée en allemand à sa famille. Elle la reçoit, au début décembre 1943, soit après son décès.

Son nom figure sur le monument aux morts de Bonnemaison et du Bô. La plaque commémorative du rectorat de Caen lui rend également hommage.

Sources : EC (Bonnemaison) ; Thiery L. (dir.), Livre des déportés de France à Mittelbau- Dora, p.363 ; memorialgenweb.org

Bernard Doncker