CAVEL Roger, Auguste

CAVEL Roger, Auguste // Naissance : 16-12-1923 à Nesle (Somme) ; Domicile : Barneville-sur-Seine Eure () ; Repression : Déporté le 27-1-1944 à  ; 5-1-1945 à Ellrich (Allemagne) ; Décédé

Célibataire, Roger Cavel exerce le métier de maçon et réside dans sa commune natale. Adhérent au Parti communiste avant la guerre, le jeune homme s’engage dans la Résistance auprès des FTP de la Somme. Réfractaire au STO, il rejoint la Seine-Inférieure, accueilli par les FTP locaux. Il opère avec eux durant l’été 1943 diverses actions de sabotage et de déraillements de trains dans la région. Recherché par la police, il se cache avec ses camarades dans le département limitrophe de l’Eure, dans les grottes de Barneville.

Selon l’attestation de Christian Pivert  datée du 24 juin 1951, membre du groupe Lorraine, Roger Cavel et ses camarades résistants sont arrêtés comme « terroristes » après un combat de quatre heures contre 250 Allemands et miliciens français le 24 août 1943. Dans cette lutte inégale, deux résistants sont abattus. Les autres sont arrêtés puis condamnés à mort ou déportés.

Le jour même, Roger Cavel est incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen avec trois autres camarades : Jean-Baptiste Lepront  (mle 44 897), Marius Thébault  et Christian Pivert (mle 44 899) qui connaîtront le même parcours. Le jeune FTP reste six mois à Rouen avant d’être transféré au camp de rassemblement de Royallieu à Compiègne, le 15 janvier 1944. Il y reçoit le numéro 25 245. Il est déporté dans le troisième convoi de janvier 1944 avec plus de 1 500 prisonniers, entassés dans des wagons à bestiaux, avec une seule soupe à Trèves. Arrivé à Buchenwald le 29 janvier, dépouillé de tout et fiché, le jeune homme devient le matricule 43 734 pendant la période de quarantaine au « petit camp ». Après un passage au Kommando de Laura, il est dirigé le 28 mai 1944 vers Dora pour être affecté à celui d’Ellrich. Roger Cavel fait alors partie des détenus du chantier B12 (tunnel de Woffleben) : avec des outils dérisoires, ils y travaillent au terrassement et au creusement de souterrains pour enterrer l’industrie aéronautique du Reich. Logé à Ellrich où les conditions de travail et de vie sont inhumaines, ses forces n’y résistent pas.

Le 5 janvier 1945, Roger Cavel décède au Revier qui n’a d’infirmerie que le nom ! Il a tout juste 21 ans.

Une stèle à l’entrée de la grotte du maquis de Barneville porte les noms des martyrs.

Notices liées :

LEPRONT Jean-Baptiste

THÉBAULT Marius

PIVERT Christian

Sources : Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.  406 ; M. Croguennec, 1943, le maquis de Barneville, p. 255

Joëlle Helleboid-Allouchery