Titre :
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Dunkerque, 9 juin 1689
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Nombre de mots :
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338 mots
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Délai de publication :
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9 jour(s)
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Date d'émission :
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09/06/1689
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Date de publication :
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18/06/1689
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Lieu d'émission
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Ville :
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Dunkerque
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Pays :
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France
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Liste des nouvelles de cette gazette
Varsovie, 6 mai 1689 (même datation que dans nouvelle antérieure)
Rome, 24 mai 1689
Venise, 24 mai 1689
Dublin, 25 mai 1689
Vienne, 29 mai 1689
Edimbourg, 31 mai 1689
Hambourg, 6 juin 1689
Francfort, 7 juin 1689
La Haye, 8 juin 1689
Dunkerque, 9 juin 1689
Londres, 10 juin 1689
Paris, 18 juin 1689
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Texte intégral
De Dunkerke, le 9 Juin 1689.
On a appris par la voye d’Angleterre, que le sieur Baert commandant la frégate les leux de vingt huit piéces de canon et de six vingt hommes, et le Chevalier de Fourbin commandant la Railleuse de seize piéces et de cent hommes d’équipage, partirent du Havre le 20 du passé, avec quatorze vaisseaux marchands qu’ils estoient chargez d’escorter. Le 22, étant au milieu de la Manche par le travers des Casquettes, ils rencontrérent deux vaisseaux de guerre Anglois, l’vn de quarante deux et l’autre de quarante huit piéces de canon. Nonobstant cette grande inégalité de forces, ils résolurent pour sauver le convoy, que les trois vaisseaux marchands les mieux armez combatroient l’vn des vaisseaux Anglois, pendant qu’ils aborderoient le plus grand. Aussi tost qu’ils furent à portée, le sieur Baert sans tirer vn seul coup, alla à pleines voiles, sur le vaisseau de quarante huit piéces : mais le vent ayant calmé dans ce moment, luy fist faire vn faux abordage, son beaupré s’étant embarassé dans les haubans du vaisseau Anglois. Neanmoins, le Chevalier de Fourbin l’ayant abordé, ils attaquérent les ennemis qu’ils forcérent à coups de monsquets et de grenades, d’abandonner leur pont et leurs gaillards : et ils avoient espérance de se rendre maistres du vaisseau. Mais les navires marchands prirent la füite, au lieu d’attaquer le second vaisseau Anglois, comme on enestoit convenu. Ainsi, ce vaisseau estant venu les battre en flanc à la petite portée du fusil, les deux Commandants estant blessez de plusieurs coups, et cent quarante de leurs hommes ayant esté tüez ou blessez, les deux frégates furent prises apres avoir esté rasées de l’avant à l’arriére, et presque entiérement fracassées. La perte des Anglois n’a pas esté moindre, puisque tous leurs officiers furent tüez dans ce combat, et qu’vn simple Bosseman qui est le dernier des officiers matelots, fut obligé de prendre le commandement du vaisseau. Cependant, tous les vaisseaux marchands qu’ils escortoient sont arrivez à bon port, et les deux frégates ont esté condüites à Plymouth.
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