Préface – Figures mythiques dans les cultures contemporaines : récits du passé et réinterprétations
Perle bleue scintillante dans l’immensité du ciel étoilé, la terre est convoitée par les dieux de l’Olympe. Athéna, la déesse de la guerre, s’est jurée de protéger l’humanité menacée par la convoitise des dieux. A ses côtés, apparaissent toujours des guerriers courageux, des chevaliers protecteurs aux pouvoirs légendaires hérités des 88 constellations. Leurs poings peuvent déchirer le ciel, leurs pieds fendre la terre, et au fil des générations, leurs exploits ont forgé mythes et légendes1.
Tout est dit, tout est là. Ou plutôt, c’est ici que tout commence, ou recommence2 à la façon de ces topoi qui scandent les récits mythiques réutilisés dans les médias contemporains. Nombre de jeunes enfants de notre génération ont grandi au côté des chevaliers du Zodiaque et se délectent aujourd’hui de la série Time Odyssey qui nous livre de nouveaux pans d’une histoire que nous pensions pourtant bien connaître. Ils ont combattu Zeus dans God of war, incarné Odin dans Dawn of Ragnarök (Assassins Creed Valhalla), volé sur le dos de dragons avec Harold dans Dragons et regardé Thor sauver le monde dans les films Marvel. Ces exemples parmi tant d’autres, quelle que soit l’aire culturelle ou la période historique retenue, s’engouffrent dans l’âtre des figures mythiques reprises, transformées ou réincarnées pour trouver une place dans nos sociétés ultra-connectées, ultra occupées. Si l’on exclut l’enseignement classique, en classe, quel est aujourd’hui le rôle de la transmission orale, celle qui donna naissance aux mythes, contes et légendes ? Sa place a certes changé de forme, mais elle perdure avec plus ou moins de succès pour tisser un fond de culture commune, que nous dénouons fil par fil, comme Pénélope qui défaisait son ouvrage le soir, pour repousser le jour où elle devrait choisir un nouveau mari parmi les prétendants. Si les mythes sont aujourd’hui « détricotés », ce n’est pas comme à Ithaque, dans un éternel recommencement, sans apparente utilité autre que la ruse, propice à gagner du temps dans l’attente du héros. « En mouvement, prise dans un processus d’engendrement et possibles métamorphoses […], la figure mythique est un système relationnel qui ne se conçoit que dans la répétition, la recréation, l’écart, la variation3», précise Véronique Léonard-Roques. Ainsi, les articles réunis ici montrent comment les cultures contemporaines se sont accaparées les mythes, quelle que soit leur forme pour les réinterpréter, pour les réinventer et leur offrir ainsi un rôle à la grandeur de ce qu’ils étaient autrefois. Laurent Deom introduit cependant la notion de mythomorphisme pour définir les œuvres qui reprennent les plans morphologiques et syntaxiques classiques d’un mythe, par l’utilisation et l’agencement de mythèmes, mais qui s’en écarte ensuite doublement, sur le plan sémantique d’abord, par son déficit de symbolisation, et sur le plan pragmatique ensuite, par son faible impact communautaire. La compréhension de tous ces mécanismes est essentielle pour appréhender la façon dont s’opère la métamorphose, la transmission, l’hybridation, pour reprendre quelques mots clés de ce recueil. Dans tous les cas, les mythes occupent une place prépondérante au cœur de nos sociétés, fut-elle dans notre imaginaire collectif ou dans certaines formes de loisirs. Une des plus grandes vertus du mythe est précisément de ne laisser aucun espace à l’expérience individuelle : il prend son sens dans une société collective, dans le partage d’une mémoire culturelle commune que les adultes apprendront à reconnaître, même transformée, et qu’ils transmettront à leur tour à leurs enfants comme des passeurs de savoirs.
Cet ouvrage a la particularité, riche à notre sens, de ne pas s’être limité à une seule aire culturelle, ni même à une seule période chronologique. Il est à l’image des recherches menées dans l’équipe de recherche ERLIS4 de l’université de Caen Normandie, qui mêle à la fois les études anciennes, nordiques, hispaniques, lusophones, germaniques, arabes, italiennes et slaves. Dans le courant des études les plus récentes, les articles proposés ici mêlent la sphère des « petites » mythologies, celle du folklore local et des histoires racontées aux enfants, aux mythes classiques largement étudiés dans les Universités5. Nanoq, figure majeure de la littérature de jeunesse se déroulant parmi les Inouit, les trolls de la culture samie et les marionnettes (Pupi) du théâtre Sicilien entrent ainsi en résonance avec les aventures du glorieux Viking Ragnar et les turpitudes que doit traverser le fils de Poséidon, Percy Jackson, dans la célèbre œuvre adaptée au cinéma. Nous ne sommes pas ici devant une simple superposition ou même une fusion des styles, mais dans une nouvelle forme d’expression qui réinvente le mythe. On voit par exemple, comment l’histoire mythologique du serpent évolue de l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne, avec son lot de ruptures ou de continuités. Il suffit pour s’en convaincre de rapprocher la créature terrifiante, telle que Virgile la met en scène dans la mort de Laocoon, avec l’effrayant serpent de Voldemort dans la série Harry Potter. L’intérêt de ces études ne se trouve pas dans la recherche systématique et probablement sans fin des parallèles entre les mythes anciens et leur réutilisation ou leur transformation dans les médias contemporains. Il convient plutôt de s’interroger sur leur « potentialité créatrice, l’ouverture vers l’avenir plutôt que le retour vers l’origine »6. Au final, le mythe doit être considéré comme « la somme de toutes ses versions7», comme le constate Northrop Frye (en paraphrasant Claude Lévi-Strauss).
[…] un récit ou un thème mythique n’est pas une idée platonicienne dont tous les traitements ultérieurs ne sont que des approximations, mais un principe structural informant de la littérature et plus nous étudions les prolongements littéraires d’un mythe, plus notre connaissance de celui-ci s’approfondit8.
Plutôt que d’organiser la publication selon la chronologie des figures mythiques abordées ou selon les aires géographiques concernées, les communications sont ici réparties en trois axes : « Les figures historiques », « Les dieux et héros mythologiques » et enfin « Les êtres surnaturels ». Les figures historiques sont largement représentées dans cet ouvrage car leur étude fascine. Ces hommes ou ces femmes du passé sont devenus par leurs actes, ou par l’image qu’en ont véhiculée les contemporains, l’incarnation de vertus ou de vices. Le cycle de l’Histoire avec un grand « H » est d’ailleurs souvent lié à la résurgence de ces figures. Rémy Poignault montre ainsi comment Marguerite Yourcenar, d’abord attirée par un Hadrien esthète trouve, avec le déclenchement de la seconde guerre mondiale, un idéal anti-Hitler ou un anti-Staline qui aurait pu par exemple être le modèle d’un certain De Gaulle. La fusion d’une recherche historique finement menée et de l’expression personnelle de l’auteur donne naissance à un unicum, à une oratio togata. Irène Baïdine montre également, dans une actualité tristement brûlante, comment le culte de Piotr et Févronia de Mourom a trouvé une nouvelle place sous le régime du tsar Ivan le Terrible, ou plus récemment, dans la Russie dirigée par Poutine. De même, Alexia Gassin analyse le film Alexandre Nevski d’Eisenstein pour constater que cette figure à la fois militaire et religieuse est utilisée dans le culte de Staline, puis continue de servir la propagande actuelle menée en Russie. L’Histoire contemporaine puise ses modèles dans un pot culturel commun qu’elle se donne le droit de transformer pour traverser l’adversité. Parfois, c’est le divertissement qui est priorisé et Julie Gallego nous dresse un état très fin de la représentation de Jules César dans la bande dessinée et dans la série télévisée HBO. Quand César ne sert pas uniquement de référent historique croisant la route de héros fictionnels, seules les dix dernières années de sa vie semblent capter l’attention des scénaristes, avec une mise en lumière étonnante du récit de reddition de Vercingétorix. Tout un chacun peut comprendre ce choix, riche du point de vue de la mise en scène. Il est plus étonnant de voir comment Brutus, qui a participé à l’assassinat de César justement, considéré comme son père adoptif dans l’imaginaire collectif, se voit affubler de représentations antinomiques dans les films, bandes dessinées, jeux de société, jeux vidéos ou encore les clips publicitaires. Pauline Ducret met en lumière la façon dont Brutus, prenant parfois les traits d’un philosophe vertueux et intelligent, se mue dans d’autres médias en une brute épaisse et ridicule9. Le parcours fascinant du paladin, figure mythique de la culture italienne, est retracé dans l’article de Valeria Caldarelle Allaire. De Roland furieux de l’Arioste au Chevalier inexistant d’Italo Calvino, ce héros guerrier des chansons de geste ne cesse d’être une expression, souvent ironique, des tensions et crises de la société. La préservation (et le renouvellement) du mythique paladin se fait actuellement à travers le théâtre des Pupi siciliens, déclaré chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité de l’UNESCO. En effet, la tradition orale d’autrefois se trouve peut-être la mieux réincarnée dans le théâtre aujourd’hui. Les figures historiques nordiques attirent également l’attention des auteurs et scénaristes. Parmi le grand nombre de héros de l’ère viking, dont les exploits nous sont transmis notamment par la littérature norroise, certains sont davantage réinterprétés que d’autres. Si le choix de figures mythiques reprises porte une lumière sur notre société actuelle, les raisons pour lesquelles d’autres sont oubliées sont tout aussi intéressantes à explorer. Ainsi Lucie Malbos s’interroge sur la popularité de Ragnar Loðbrok et de Harald à la Belle Chevelure, comparée à celle, moindre, de Harald Gormsson, dit « à la Dent bleue », figure pourtant centrale dans la construction de l’identité danoise. Trop associé à la christianisation et considéré comme peu héroïque, il ne correspond pas à l’image que la culture populaire a dessinée du Viking. Les héros masculins ne sont pas les seuls de cette aire géographique à renaître dans la pop culture. Sarah Vincent explore le mythe de la guerrière viking (connue notamment sous les traits de Lagherta dans la série Vikings), en questionnant l’historiographie. Peu visible dans les sources médiévales et fortement associée au foyer pendant la période romantique, cette figure historique mythifiée continue d’être vue à travers le male gaze, idéalisée et objectifiée. La fiction offre pourtant toute une latitude de transformations possibles pour faire évoluer le mythe. Reste à savoir quand le divertissement prend le pas sur la dialectique et sur l’œuvre de l’historien pour alimenter l’imaginaire collectif si cher à nos auteurs. Elisabeth Buchet montre ainsi comment le rituel du Rex Nemorensis, traité de façon fugitive dans les sources antiques prend une importance capitale sous la plume de James George Fraser pour donner naissance à une œuvre comparatiste destinée à un large public. Elle véhicule l’idée d’une humanité primitive commune, qui aurait évolué de la magie à la religion puis à la pensée scientifique. L’immense succès de l’œuvre a tellement marqué notre imaginaire que son influence se fait encore ressentir dans des films aussi célèbres qu’Apocalypse Now de Francis Ford Coppola ou Hell Dogs de Harada Masato, adapté du roman d’Akio Fukamachi.
Vient ensuite le temps de dieux et héros mythologiques. Laurent Deom analyse pour commencer les adaptations cinématographiques par Chris Columbus et Thor Freudenthal du cycle romanesque Percy Jackson de Rick Riordan, pour y constater un usage mythomorphique des éléments légués par la mythologie. S’inscrivant à la fois dans la fantasy et le teen movie, la scénographie mythique des films leur confère une apparence symbolique et universelle, ce qui ne suffit pas pour en faire des récits mythiques au sens propre. Arnaud Saura-Ziegelmeyer nous emmène dans l’univers du célèbre jeu vidéo Age of Mythology avec son héros, Arkantos, dont le nom n’est nullement attesté dans l’Antiquité mais pour lequel l’auteur propose deux étymologies intéressantes. Annelie Jarl Ireman revient ensuite sur l’univers de Rick Riordan qui place subtilement son héros, Magnus Chase, face aux dieux de la mythologie nordique et à Loki, dont la complexité dans les sources anciennes inspire des réinterprétations surprenantes reflétant nos valeurs actuelles. Les auteurs américains ne sont pas les seuls à s’être emparés des perles de la mythologie nordique. Camille-Appollonia Narducci nous emmène dans des œuvres (mangas, jeux vidéo, dessins animés et romans) « made in Japan ! » et nous en dévoile toute la richesse. Hybridation à première vue étonnante, la mythologie nordico-japonaise est une rencontre entre les cultures occidentale et orientale, entre samouraï et Viking, qui s’avère particulièrement productive. Si le laboratoire ERLIS, qui a porté les journées d’études publiées dans cet ouvrage, rassemble notamment les enseignants-chercheurs du département d’études nordiques, il ne faut pas y voir un lien de cause à effet direct avec la place prépondérante qu’occupent les mythes nordiques dans cet ouvrage. C’est bien le potentiel de ce riche univers qui explique que plusieurs articles entrent dans cette sphère. Les travaux d’Aleksi Moine explore ainsi le mythe de Lemminkäinen, figure héroïque kalévaléenne, réinterprétée par Juha Hurme. Parodique et postmoderne, la pièce de théâtre analyse la société finlandaise et remet en cause le nationalisme par une poétique de l’hybridation valorisant le multiculturalisme contemporain. Les travaux de Lise Philippe s’inscrivent dans la même veine, en mettant au jour les figures dotées de pouvoir surnaturel de la mythologie nordique (Odin, les Nornes et la völva), dans la musique néofolk européenne (notamment Heilung et Wardruna). Leur présence importante témoigne de la quête de savoirs spirituels des groupes et de leur public. Cet article, comme plusieurs autres dans ce recueil, révèle que les figures mythiques ne sont pas prisonnières de leur aire linguistique ou leur culture, mais circulent librement à travers les pays, les époques et les champs artistiques, en s’adaptant à chaque fois aux besoins du nouveau public.
Pour introduire le dernier axe de l’ouvrage, « Les êtres surnaturels », nous reviendrons aux fondamentaux avec le passage de la République de Platon dans lequel Socrate met en garde sur le pouvoir des faiseurs de fables qui peuvent façonner l’âme des jeunes enfants10. En réalité, ne puise-t-on pas dans une mémoire indo-européenne commune le vivier d’êtres surnaturels et fantastiques qui accompagne nos sociétés modernes ? Karin Ueltschi s’intéresse ainsi à l’évolution de la Mesnie Hellequin à travers les âges, ce cortège d’âmes damnées connu pour parcourir les campagnes européennes. Elle aurait donné naissance à deux identités parfaitement antithétiques : la première angoissante et proche de la mort, la seconde frivole et d’apparence joviale. Les métamorphoses successives donnent aussi bien naissance au célèbre Arlequin qu’à des figures plus proches de notre monde contemporain comme l’Ankou breton ou le Père Noël. Les différents êtres surnaturels étudiés dans cette partie témoignent de l’extraordinaire fécondité de ce type de figures mythiques à travers les âges. Le serpent (ou dragon) monstrueux domine l’imaginaire médiéval comme la fantasy contemporaine. Caroline Février nous montre à travers ses différentes formes (serpent de terre ou de mer, rampant ou volant) que cette figure mythique ne cesse de se métamorphoser et de se charger de symboles différents. Nadège Langbour retrace la présence de mythes inuit dans la littérature de jeunesse française. Il s’agit cependant d’une transmission partielle puisque les figures de Nanok (l’homme-ours polaire), seigneur de l’Arctique, et de l’Inukshuk (l’homme de pierre) sont réécrites à la lumière des préoccupations écologiques contemporaines. En effet, ces symboles, ainsi que d’autres associés au Grand Nord (neige, banquise…) sont porteurs de nouveaux mythes que construit la société contemporaine pour illustrer la situation écologique. Les trolls, créatures surnaturelles du folklore scandinave, servent également l’écocritique et illustrent la relation entre l’homme et la nature11. Malin Isaksson analyse ceux présents dans les romans de l’auteur suédois Stefan Spjut, inspirés notamment des légendes samies et des sagas islandaises. Le message écologique des romans est tout aussi inquiétant que les créatures. S’il n’y a plus de place aujourd’hui pour ces Stallo et Stalpi (ils finissent par être détruits), d’autres êtres folkloriques survivent, car l’humain doit co-exister avec le non-humain, ce qui dans les romans est possible grâce au savoir transmis par les mythes de la tradition orale. Laurent Di Filippo expose un autre type de trolls présents dans le jeu de rôle Dungeons & Dragons. Leur fonction principale reste d’être l’ennemi de l’homme, à la différence d’un grand nombre de productions récentes qui les font évoluer vers une image plus positive. Ils ont cependant une caractéristique qu’on n’a pas l’habitude d’associer avec cette créature, celle de se régénérer. L’auteur voit ici une influence de la mythologie grecque et de l’Hydre de Lerne via les romans de fantasy de Poul Anderson. Cet article insiste sur l’importance de ne pas seulement comparer la représentation dans la production moderne avec celle des sources anciennes, mais d’analyser les réceptions intermédiaires, puisque la transformation d’une figure mythique se fait par de multiples références. Enfin, Maria Hansson analyse le hygge danois et l’ambiance de noël de la série télévisée Lutins, mêlant l’horreur et le folklore. Ces lutins, créatures violentes et négatives, dans la veine des Gremlins, deviennent une allégorie de la prise d’autonomie de la jeune fille qui s’émancipe progressivement de sa famille en refusant le hygge, ici illustré par la lecture d’un livre dans un canapé, accompagnée d’une tasse de thé dans un chalet cosy situé sur une île isolée. Cette fois encore, « les mythes “font” et “façonnent” les âmes des enfants, donc les hommes qu’ils deviendront12». La culture populaire continue finalement d’explorer ce qui se cache derrière la notion « d’être humain » et elle lève ensuite progressivement le voile sur le monde qui nous entoure en mettant à contribution des êtres surnaturels, comme cela a toujours été le cas dans la tradition orale.
Les figures mythiques, qu’elles soient issues de l’Histoire, des grandes mythologies ou du folklore, sources d’inspiration artistique continue, forment non seulement un lien entre le passé et le présent, mais aussi entre les différentes cultures contemporaines. Nous souhaitons au lecteur de picorer dans ce recueil d’articles au rythme de ses envies, de découvrir sous chaque fruit le noyau mythique qui lui a donné naissance. Chaque œuvre (roman, drame, bande dessinée, film, série, jeu vidéo ou morceau de musique) est unique. La multiplicité est ici source de richesse pour une meilleure compréhension des figures mythiques qui parsèment, sous une forme ou sous une autre, nos sociétés contemporaines.
Notes
1Jérôme Alquié et Arnaud Dollen, Saint Seiya, Les chevaliers du Zodiaque, Time Odyssey, 1, d’après l’œuvre de Masami Kurumada, Bruxelles, Kana, 2022, p. 1.
2Nous préfixons volontairement le verbe sans chercher de synonyme, en clin d’œil au préambule de Nathalie Prince, « “Puisque ce sont des enfants…”, Réflexions sur le quark mythogénétique dans la littérature de jeunesse », in Les personnages mythiques dans la littérature de jeunesse, Collection « Interférences », Presses Universitaires de Rennes, 2015, p. 8 : « Ils [les personnages mythiques] sont comme immortels et même transgénériques : ils visitent la littérature, le cinéma, la musique, les jeux vidéos, les arts graphiques, […] sont des personnages “préfixés” : ils se reconnaissent, se réécrivent, se réincarnent ».
3Véronique Léonard-Roques, Figures mythiques. Fabrique et métamorphoses, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2008, p. 15.
4Equipe de Recherche sur les Littératures, les Imaginaires et les Sociétés – UR 4254, cf. https://erlis.unicaen.fr/ et https://normandie-univ.hal.science/ERLIS.
5Karin Ueltschi et Flore Verdon, Grandes et petites mythologies I, Monts et abîmes : des dieux et des hommes, Reims, Epure, 2020. Il s’agit notamment, comme mentionné dans la quatrième de couverture de cette monographie, « d’établir des ponts entre les deux continents du “savant” et du “populaire” ».
6Véronique Léonard-Roques, op. cit., p. 14.
7Véronique Gély, « Pour une mythopoétique : quelques propositions sur les rapports entre mythe et fiction », Silène, 3 juin 2007, revue en ligne consultée le 30 juillet 2024, disponible sur https://sflgc.org/bibliotheque/gely-veronique-pour-une-mythopoetique-quelques-propositions-sur-les-rapports-entre-mythe-et-fiction/?pdf=1591. Pour les notes, cf. http://lettres-histoire-geo.ac-amiens.fr/IMG/pdf/POUR_UNE_MYTHOPOETIQUE.pdf.
8Northrop Frye, La Parole souveraine, Paris, Seuil, 1994, p. 500.
9C’est peut-être dans cette divergence que Brutus devient un mythe au sens ou Jean-Pierre Vernant l’exprimait en 1980 : « Le mythe est un concept que les anthropologues ont emprunté, comme s’il allait de soi, à la tradition intellectuelle de l’Occident : sa portée n’est pas universelle ; il n’a pas de signification univoque ; il ne correspond à aucune réalité spécifique. Au sens strict, le mot mythe ne signifie rien », Jean-Pierre Vernant, « Le mythe au réfléchi », Le temps de la réflexion, 1, 1980, p. 22.
10Platon, Rép. 377 a-c, dans Œuvres complètes, VI, texte édité et traduit par Émile Chambry, Paris, Les Belles Lettres, 1965.
11Pour en savoir davantage sur les formes et fonctions de cette créature ambigüe, voir Annelie Jarl Ireman, « Le troll : entre “grande” et “petite” » mythologie, entre croyances et expressions artistiques », in Karin Ueltschi, Grandes et petites mythologies III, Les noms et les choses, Reims, Epure, 2024.
12Véronique Gély, op. cit.
Pour citer ce document
Quelques mots à propos de : Annelie Jarl Ireman
Annelie Jarl Ireman est maître de conférences en études nordiques à l’Université de Caen Normandie et membre de l’équipe ERLIS, où elle est co-directrice de la thématique structurante « Représentations et modèles culturels : circulations, échanges et traductions ». Spécialiste de littérature de jeunesse, ses publications portent aussi sur la mythologie nordique et sur les créatures surnaturelles des croyances populaires scandinaves.
Quelques mots à propos de : Sophie Madeleine
Sophie Madeleine est ingénieur de recherche en sources anciennes, HDR, à l’Université de Caen Normandie où elle dirige le Centre Interdisciplinaire de Réalité Virtuelle (CIREVE). Elle est spécialiste de l’architecture et de la topographie de la Rome antique. Ses travaux portent principalement sur le vélum dans l’Antiquité est sur la problématique de la restitution de la Rome antique à l’époque de Constantin (https://rome.unicaen.fr/).