SIDS Tapisserie de Bayeux

  • Dernière modification de la publication :11 avril 2023
  • Post category:Projet PDN

Au sein du volet numérique du futur musée de la Tapisserie de Bayeux – Centre de compréhension de l’Europe du Moyen Âge auquel collaborent de nombreux partenaires institutionnels et scientifiques, un Système d’Information Documentaire Spatialisé (SIDS) a été élaboré. Cette plateforme propose une représentation originale de la Tapisserie de Bayeux qui facilite son étude et qui indexe la documentation existante et à venir.


L’idée rectrice de ce projet est d’adapter les techniques utilisées dans les systèmes d’informations géographiques – les SIG – qui permettent entre autre d’afficher un fond de carte, avec des données spatialement référencées, en fournissant des outils d’analyse poussé.

Constituant l’élément central du projet, un fond de référence a été construit par les chercheurs et les ingénieurs de l’université de Caen Normandie et du CNRS à partir d’une série de clichés de la Tapisserie réalisés en janvier 2017 par la Fabrique de patrimoines en Normandie.

L’interface de la plateforme offre les fonctionnalités de base d’un parcours de carte (déplacement, zoom, utilisation de l’échelle, localisation).

Les spécialistes de l’équipe IMAGE du laboratoire de recherche du GREYC et de l’ENSICAEN ont élaboré un outil capable de générer automatiquement une représentation complète de la tapisserie à partir de ces clichés, pris dans des modalités d’éclairage variés comme la lumière du jour, l’infra-rouge ou l’ultra-violet. Ces modalités fournissent des informations précieuses sur les restaurations de l’œuvre ; elles seront en particulier très utiles pour la future étude sur l’état matériel de la tapisserie. La visualisation d’une couche représentant le revers de la tapisserie est également proposée. Il est possible de définir manuellement des formes géométriques sur le fond de référence. Une zone géométrique constitue une zone d’intérêt qui peut être caractérisée par un certains nombre de critères, qui peut faire l’objet d’un commentaire et qui permet, le cas échéant, l’indexation des ressources documentaires correspondant à cette zone.

Une reconnaissance de formes automatisée est en cours de développement pour repérer les très nombreuses zones d’intérêt présentes sur l’œuvre. Ces zones peuvent être relatives à l’état matériel (trous, déchirures, restaurations…) ou à l’iconographie (personnages, éléments architecturaux, animaux…).

Pour procéder à l’indexation de documents sur l’œuvre, il est possible de lier une zone d’intérêt avec plusieurs documents contenus dans la base de données documentaire du projet développée par le pôle Document numérique. Aujourd’hui, la base de données documentaire du projet comprend près de 3000 objets. Conçus comme les éléments d’un fonds d’archives, les notices catalographiques de la base sont structurées en EAD (Encoding Archival Description) et réparties dans 8 collections selon un plan de classement des fonds répertoriés conservant des documents originaux sur la tapisserie. Ceux-ci sont issus de huit collections regroupant prioritairement des documents relatifs à l’étude de l’état matériel de l’œuvre (des clichés inédits de la face revers, macro-photographies, rapports, analyses…). À terme, il sera possible d’indexer des documents provenant d’autres bases de données.

D’autres couches de données construites par recalage seront générées puis intégrées au système de visualisation. On prévoit également l’intégration de toutes les données qui concernent le dernier constat d’état de l’œuvre réalisé en 1982-1983. Ces données, textuelles et iconographiques, émanent des rapports dactylographiés établis par les restaurateurs de l’époque et des notes manuscrites préparatoires à la production de ces rapports. Cette intégration sera effectuée via le recalage des calques qui ont servi de support d’annotation, et notamment le quadrillage qu’ils contiennent.

Le matériel documentaire constitué par une zone d’intérêt et les ressources qui lui sont liées peut être récupéré, stocké et enrichi par l’utilisateur dans un espace de travail dédié. L’objectif est de faciliter la production et l’édition de nouveaux documents, eux-mêmes indexables, par la mise à disposition du matériel documentaire préexistant. Les développements liés à ces fonctionnalités, notamment l’élaboration d’une chaîne d’édition des nouveaux rapports, sont en cours.