
DURAND Louise, Marie, Cécile
Née le 21 novembre 1896 à Gournay-en-Bray (Seine-Inférieure) ; domiciliée à Rouen (Seine-Inférieure) ; déportée le 17 février 1944 à Lauban ; décédée en avril 1945 à Bergen Belsen.
DURAND Louise, Marie, Cécile // Naissance : 21-11-1896 à Gournay-en-Bray (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 17-2-1944 à ; ; Décédée
Louise Durand, souvent prénommée Marie-Louise, est fleuriste place des Carmes et demeure
68 rue d’Amiens à Rouen. Célibataire, elle devient « helper » en janvier 1942, en
aidant des soldats britanniques en déshérence en territoire occupé. Avec une amie,
Germaine Chéron
, fleuriste elle aussi dans la rue des Carmes, elle a hébergé des soldats britanniques
évadés du camp de prisonniers de guerre allemand situé au champ de courses des Bruyères
à Sotteville-lès-Rouen. Sans faire partie d’aucune organisation et indépendamment
de son amie, Marie-Louise Durand continue les opérations de sauvetage d’aviateurs
alliés.
Mais elle est piégée par André Prieur, un agent de la Gestapo, qui se faisant passer pour un patriote, place chez elle, début octobre 1943, deux
aviateurs américains qu’il a récupérés à Neufchâtel-en-Bray, en attendant de rendre
des comptes au chef de la Gestapo. Deux jours après, sa sœur Yvonne prend le relai et cache une dizaine de jours les
hommes chez elle, secondée par sa nièce. Le coup de filet de la Gestapo le 14 octobre 1943 permet de l’arrêter ainsi que tous les helpers de la famille.
Les fiches préfectorales évoquent comme motif de son arrestation l’hébergement de
deux aviateurs américains. Quant à sa sœur, Yvonne Durand, épouse Douillère
, son beau-frère Max Douillère
et sa nièce Ginette Durand
, ils sont arrêtés au motif qu’ils « auraient su [qu’elle] hébergeait deux aviateurs
américains et n’auraient pas dénoncé le fait ». Germaine Chéron est arrêtée le même
jour, pour une autre affaire.
Marie-Louise Durand est d’abord incarcérée au Palais de justice de Rouen puis à la prison du Cherche-Midi à Paris, jusqu’au 28 janvier 1944. Elle est ensuite transférée à la prison de Fresnes, en vue de sa déportation. De Fresnes, elle est déportée le 17 février 1944 à Lauban via Aachen. Arrivée le 20 février, sa vie de détenue à la prison de Lauban est rythmée par le travail à l’usine de lin. L’étape suivante est le camp de concentration de Ravensbrück (mle 79 955), à partir du 26 octobre 1944 jusqu’au 4 mars 1945 avec le statut Nacht und Nebel. Puis la refonte de ce statut la place dans la catégorie des Schutzhäftlinge III, c’est-à-dire des détenus politiques de catégorie III, non rééducables, et l’envoie au KL Mauthausen (mle 1598), de catégorie III. Elle y est détenue jusqu’au 17 mars 1945. Marie-Louise Durand est ensuite transférée au camp de concentration de Bergen-Belsen, où elle entre le 25 mars avec une grave otite. Ses compagnes témoignent qu’elle est entrée au Revier. À partir de cette date, sa trace se perd.
Le tribunal civil de Rouen statue qu’elle est décédée à Bergen Belsen en avril 1945. Son décès est transcrit à l’état civil le 11 octobre 1947 avec la mention Mort pour la France.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P446462 ; AD76 : 51W423, 51W426, 245W86, 245W86 ; EC (Gournay-en-Bray) ; B. Garin, Une famille normande dans la tourmente nazie, p. 103 ; monument-mauthausen.org
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 21-11-1896
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- 14-10-1943
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