
Photo : ONaCVG
GAILLARD Robert
Né le 14 mai 1912 à Darnétal (Seine-Inférieure) ; domicilié au Petit-Quevilly (Seine-Inférieure) ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz ; rescapé.
GAILLARD Robert // Naissance : 14-5-1912 à Darnétal (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Petit-Quevilly Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à ; ; Rescapé Dachau Allemagne
Issu d’une famille de dix enfants, Robert Gaillard commence à travailler à l’âge de 12 ans comme « petit clerc » chez un notaire, puis il est embauché à la Compagnie Industrielle des Pétroles de Rouen sans doute dans le secteur administratif. Mais au moment de la déclaration de guerre, il exerce la profession d’agent d’assurances à la société La Populaire. Membre du Parti Communiste depuis 1935 dont il assume la charge de trésorier régional, il est aussi adhérent à la CGT. Marié avec Solange Moutier à Oissel en 1935, il est père de deux enfants, Claudine et Marc. La famille réside 4 place des Chartreux au Petit-Quevilly.
En 1939 il est mobilisé à l’état-major des troupes coloniales à Paris où il sert de secrétaire d’un général mais, ses opinions politiques en font un suspect, à la solde de l’union Soviétique et donc de l’Allemagne nazie… Aussi est-il arrêté et amené à comparaître devant le tribunal militaire comme « élément dangereux ». La débâcle met fin au processus et Robert Gaillard, démobilisé en septembre 1940, retrouve son domicile.
Il n’en reste pas moins qu’il fait l’objet d’une surveillance policière étroite, suspecté
d’être resté un membre actif du Parti communiste dissous. Son domicile est ainsi perquisitionné
à plusieurs reprises. Contacté par André Pican
, secrétaire du Parti pour la Seine-Inférieure, il devient agent de liaison pour le
Front National. Le 22 octobre 1941 il est arrêté par des gendarmes français et allemands
dans la grande rafle en représailles du sabotage de la voie ferrée Rouen-Le Havre
du 19 octobre. Il voit ainsi partir avec lui de nombreux camarades du Parti, notamment
André Bréançon
, Lucien Ducastel
, Adrien Fontaine
, Adrien Gentil
, Louis Jouvin
et Charles Le Gac
, tous déportés à Auschwitz après être passés par le camp de Compiègne (mle 1 771
pour Robert Gaillard).
Déporté le 6 juillet 1942 pour le KL Auschwitz, il est tatoué du numéro 45 565 sur son avant-bras, comme un millier de communistes et de syndicalistes de la CGT et une cinquantaine de Juifs, il est affecté à un Kommando de terrassement du camp annexe de Birkenau, site en construction aux conditions d’existence particulièrement effroyables et meurtrières. Il est ainsi sévèrement battu pour avoir tenté d’« organiser » le vol de deux pains, enfermé 27 heures debout avec quatre autres détenus, dans une Stehzelle, chambre de torture de 90 cm de côté où il pense mourir.
Il survit à ce régime inhumain. Le 12 septembre 1944, il est transféré au KL Gross Rosen (mle 40 997) puis au Kommando d’Hersbruck (mle 84 616) en février 1945, où le taux de mortalité figure parmi les plus élevés du système concentrationnaire. Il parvient au camp de concentration de Dachau (mle 160 114) à l’issue d’une terrible marche forcée lors de l’évacuation du camp, le 24 avril 1945.
Il est libéré le 29 avril 1945 et est rapatrié par le centre d’accueil de à Strasbourg le 9 mai. Au retour, il milite activement dans les associations de déportés organisant notamment la 1re rencontre des 45 000 et 31 000 le 16 juin 1960.
Robert Gaillard s’éteint le 29 mars 1988 à Rouen.
Sources : SHD-Caen : 21P610550 ; deportes-politiques-auschwitz.fr, memoirevive.org
Catherine Voranger
Mots-clés :
- 14-5-1912
- Darnétal, Seine-Inférieure
- Le Petit-Quevilly, Seine-Inférieure
- 22-10-1941
- Le Petit-Quevilly, Seine-Inférieure
- Rouen, Caserne Hatry, Seine-Inférieure
- Compiègne, Royallieu, Oise (1771)
- Auschwitz (45565)
- Auschwitz, II-Birkenau (45565)
- Auschwitz (45565)
- Gross-Rosen (40997)
- Hersbruck (84616)
- Dachau (160114)
- 29-4-1945
- Dachau, Allemagne




