
POPPER Maria
Née le 3 octobre 1903 à Tarnopol (Autriche-Hongrie) ; domiciliée à Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche) ; déportée le 4 novembre 1942 à Auschwitz ; assassinée le 6 novembre 1942 à Auschwitz.
POPPER Maria // Naissance : 3-10-1903 à Tarnopol (Pologne) ; Domicile : Saint-Sauveur-le-Vicomte Manche () ; Repression : Déportée le 4-11-1942 à ; ; Assassinée
Maria Popper est née en Galicie, alors province austro-hongroise. Elle est déportée,
avec sa famille, au cœur de la Russie pendant la Première Guerre mondiale. La famille
s’installe à Berlin, après la révolution russe. Maria étudie les lettres à Grenoble
en 1926, année de son mariage avec Wladimir Grunberg
. Deux ans plus tard, elle donne naissance à un premier enfant, Marc
, à Berlin. En 1933, Claire naît à Nantes où le couple est installé. En 1938, on retrouve
la famille dans la Manche, à Saint-Symphorien-le-Valois, puis à Saint-Sauveur-le-Vicomte
en 1939, rue du Vieux Château.
Son époux, « réfugié russe », est arrêté en juin 1941. Maria et ses enfants vivent dès lors dans l’inquiétude, d’autant que dès le 13 juillet 1942, la mère est arrêtée par la Feldgendarmerie lors de la première rafle régionale qui vise les Polonais. Internée à la prison de Cherbourg, elle est relâchée le lendemain, pour des raisons restées mystérieuses.
Mais le samedi 10 ou le dimanche 11 octobre 1942 (le registre de la prison de Cherbourg indique le 11), les Allemands procèdent à l’arrestation de Maria et de son fils, dans le cadre de la deuxième rafle dans le département touchant les Juifs apatrides et étrangers (Maria et Marc sont indiqués russes sur un document émanant de la SD de Cherbourg). Claire, neuf ans, qui ne figure pas sur la liste aux mains des gendarmes parce que déclarée française, est laissée libre. Un voisin la cache sur-le-champ et organise, avec sa belle-fille, son exfiltration vers Nantes où elle est hébergée jusqu’à la fin de la guerre. L’orpheline sera recueillie par une tante maternelle en Palestine, en juillet 1945.
Maria et Marc sont conduits à la prison de Cherbourg. Ils en sortent le 17 octobre
pour être convoyés vers Drancy, par des gendarmes français, avec quatre autres détenus
juifs : Alfred Lévi
de Montebourg, Jacob Siskine
de Tourlaville, Surica Chetreanu
et son fils Jean. En août 1946, ce dernier témoignera : à Drancy, « Nous faisions
popote ensemble, moi, ma mère, madame Grunberg et Marc. Il avait tous les deux bon
moral et surtout Mme Grunberg car la pauvre elle pensait pouvoir retrouver son mari. »
Maria et Marc sont déportés à Auschwitz par le convoi 40, le 4 novembre 1942. À l’arrivée,
le 6 novembre, seulement 269 hommes et 92 femmes sont sélectionnés pour le travail,
le reste du convoi est immédiatement gazé. Jean Chetreanu écrit, dans la même lettre,
« je n’aurais pas pensé que Mme Grunberg qui était jeune et Marc qui était jeune et
costaud ne puissent revenir un jour. »
Maria Grunberg figure sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah à Paris (4e), sur le monument des victimes du nazisme de la Manche de Saint-Lô, ainsi que sur le Mémorial départemental de la Shoah à Cherbourg.
Sources : SHD-Caen : 21P459283 ; AD50 : 4M 9, 2 Y 2/30, 2 Z 240 ; Témoignages de Simone Popper-Magneron, 5 septembre 2012 et 23 septembre 2021 ; Témoignage de Jean Maignan, 21 septembre 2020 ; Témoignage de M. Bertrand, 9 juillet 2012 ; archives privées ; La famille GRUNBERG. De Saint Sauveur le Vicomte… à Auschwitz, Collège Barbey d’Aurevilly, Saint-Sauveur-le-Vicomte ; memorialdelashoah.org ; stevemorse.org ; memorialgenweb.org
Olivier Jouault
Mots-clés :
- 3-10-1903
- Tarnopol, Pologne
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- NA-10-1942
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