KAVAYERO Diamante

KAVAYERO Diamante // Naissance : 4-7-1932 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 11-2-1943 à  ;  ; Assassinée

De nationalité française depuis sa naissance, après la requête écrite de son père auprès du juge de paix, Diamante Kavayero est la quatrième enfant de Moïse  et de Perla . Elle est scolarisée, marquée depuis le 7 juin 1942 par une étoile jaune cousue à gauche sur sa poitrine, qui la distingue de ses camarades.

Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, Diamante Kavayero est arrêtée à son domicile, 48 rue du Cours à Sotteville-lès-Rouen par la police française, parce que d’origine juive. Ses parents, son frère Elie , ses sœurs Sarah , Esther  et Suzanne  ainsi que sa grand-mère maternelle Estréa Garguir  sont également appréhendés, sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris. Son responsable, l’officier SS Röthke chargé de la déportation des Juifs de France, tire profit de l’attentat commis le 2 janvier sur un officier de la Feldkommandantur 517 abattu par un résistant FTP place de la gare de Rouen rive droite. Il ordonne l’arrestation immédiate de tous les Juifs du département, avec l’accord de l’officier SS Adolf Eichmann à Berlin, responsable de la déportation et de l’extermination des Juifs de l’Europe occupée. Puis Diamante est amenée au commissariat central de police, situé près de l’hôtel de ville de Rouen, où elle doit déposer ses biens personnels : une somme de 25 francs 50. Elle est détenue ensuite quelques heures, dans le centre d’internement aménagé dans une partie de l’actuel collège Fontenelle, sous le contrôle de trois policiers français. Avant la fin du couvre-feu, elle est transférée par le train de Paris Saint-Lazare et un autobus réquisitionné, dans le camp de Drancy (Seine) où elle est internée (matricule 31929) dans la soirée. Agée de dix ans et demi, Diamante est déportée avec toute sa famille et un millier de personnes, par le convoi n°47 du 11 février 1943, dans le camp d’extermination d’Auschwitz où elle est assassinée à l’arrivée.

Nous ne l’oublions pas : son nom est inscrit sur le mémorial de la synagogue de Rouen, sur un Pavé de Mémoire posé devant son dernier domicile et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : AD76 : 3352W2, 51W170, 22WZ 11938 ; Holstein, D., Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, p 31-35 ; Holstein, D., Le Manuscrit de Cayeux-sur-Mer juillet- août 1945, p189-200, Bottois, F., De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah 9 juin 1940-30 août 1944, p 211-230

Françoise Bottois