KAVAYERO Elie

KAVAYERO Elie // Naissance : 24-3-1928 à Paris (Seine) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 11-2-1943 à  ;  ; Assassiné

De nationalité française depuis sa naissance, selon la volonté de son père, Elie Kavayero est le seul fils de Moïse  et de Perla  entouré de ses sœurs Sarah , Esther , Diamante  et Suzanne . Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, il est arrêté à son domicile, 48 rue du Cours à Sotteville-lès-Rouen par la police française, parce que d’origine juive. Ses parents, sa grand-mère Estréa Samuel  et ses quatre sœurs, sont appréhendés avec lui, sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris, qui est chargée de la déportation des Juifs de France. Depuis plusieurs semaines, son responsable, l’officier SS Röthke, a pour objectif de « liquider le département de ses Juifs » et attend une « situation favorable » pour procéder aux arrestations, avec l’accord de l’officier SS Adolf Eichmann. L’attentat du 2 janvier contre un officier de la Feldkommandantur 517, abattu par un résistant FTP près de la gare de Rouen rive droite, lui permet d’ordonner la troisième rafle et de la présenter comme un acte de représailles. Elie Kavayero est amené au commissariat central de police de Rouen, situé près de l’hôtel de ville, où il est dépouillé de ses biens personnels : une somme de 2221,50 francs qui est récupérée par les nazis. Puis il est détenu quelques heures, dans le centre d’internement aménagé dans une partie de l’actuel collège Fontenelle, sous le contrôle de trois policiers français. Avant la fin du couvre-feu, il est transféré par le train de Paris de 5h45 à la gare Saint-Lazare. Un autobus réquisitionné le conduit ensuite dans le camp de Drancy (Seine), où il est interné en fin de soirée (matricule 31938). Agé de 15 ans, il est déporté par le convoi n°47 du 11 février 1943, dans le camp d’extermination d’Auschwitz où il est assassiné.

Nous ne l’oublions pas : son nom est inscrit sur le mémorial de la synagogue de Rouen, sur un Pavé de Mémoire posé devant son dernier domicile et à Paris sur le Mur des Noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : AD76 : 3352W2, 51W170, 22WZ11938 ; Holstein, D., Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, p 31-35, Holstein, D., Le Manuscrit de Cayeux-Mer juillet-août 1945, p189-200, Bottois, F., De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah 9 juin 1940- 30 août 1944, p 211-230

Françoise Bottois