GARGUIR Perla

GARGUIR Perla // Naissance : 2-1-1900 à Smyrne  (Turquie) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen  Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 11-2-1943 à  ;  ; Assassinée

De nationalité turque, Perla Kavayero arrive en France en 1924 avec son époux Moïse , sa fille Sarah  âgée de quelques mois et vit à Paris, domiciliée d’abord 79 rue de Sedaine (11e arrondissement). Deux enfants Esther  et Elie  y naissent et deviennent français selon la volonté de leur père. Le 9 juillet 1931, elle déménage à Rouen, avant de se fixer deux ans plus tard, 48 rue du Cours à Sotteville-lès-Rouen. La famille s’agrandit avec la naissance de Diamante  et de Suzanne . Perla Kavayero, s’occupe de la maison, de ses enfants mais aide aussi son époux dans son commerce ambulant.

Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, elle est arrêtée à son domicile par la police française, parce que d’origine juive, avec son époux, ses cinq enfants et sa mère Estréa Samuel  sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris. Son chef, l’officier SS Röthke, tire profit de l’attentat commis le 2 janvier sur un officier de la Feldkommandantur 517 mortellement blessé. Il ordonne « l’arrestation immédiate de tous les Juifs du département » avec l’accord de l’officier SS Adolf Eichmann à Berlin. Perla Kavayero est amenée au commissariat central de police de Rouen ; sur ordre du Kommando régional de la Sipo-SD à Rouen, elle doit déposer ses biens personnels : ses clefs de maison et une somme de 5000 francs, que les nazis volent ensuite. Puis elle est détenue quelques heures dans le centre d’internement de la rue Poisson, aménagé dans une partie de l’actuel collège Fontenelle. Avant la fin du couvre-feu, elle est transférée par le train de Paris à la gare Saint-Lazare et un autobus réquisitionné la conduit ensuite dans le camp de Drancy (Seine), où elle est internée (matricule 31931). Le 11 février 1943, elle est déportée avec toute sa famille par le convoi n°47, dans le camp d’extermination d’Auschwitz où elle est assassinée.

Nous ne l’oublions pas : son nom est inscrit sur le mémorial de la synagogue de Rouen, sur un

Pavé de Mémoire posé devant son dernier domicile et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources: AD76: 3352W2, 51W170, 22W-Z11938, Holstein, D., Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, p 31-35, Holstein, D., L e manuscrit de Cayeux-sur-Mer juillet-août 1945, p189-200, Bottois, F., De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah, p 211-230

Françoise Bottois