KAVAYERO Esther

KAVAYERO Esther // Naissance : 29-1-1926 à Paris (Seine) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 11-2-1943 à  ;  ; Assassinée

De nationalité française à sa naissance, après la demande écrite de son père auprès du juge de paix, Esther Kavayero est la deuxième enfant de Moïse  et de Perla . En 1942, elle étudie à l’école des Beaux-Arts de Rouen, différenciée de ses camarades par l’étoile jaune cousue à gauche sur son vêtement.

Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, elle est arrêtée à son domicile, 48 rue du Cours à Sotteville-lès-Rouen, par la police française, parce qu’elle est née juive. Ses parents, son frère Elie , ses sœurs Sarah , Suzanne  et Diamante  et sa grand-mère maternelle Estréa Samuel  sont également appréhendés, sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris. Son responsable, l’officier SS Röthke ordonne l’arrestation immédiate de tous les Juifs du département, après l’attentat du 2 janvier commis contre un officier de la Feldkommandantur 517, abattu par un résistant FTP près de la gare de Rouen rive droite. Il peut ainsi présenter la rafle comme un acte de représailles et en rendre les Français responsables. Esther Kavayero est amenée au commissariat central de police de Rouen, où elle est dépouillée de ses biens personnels, soit 2100 francs volés ensuite par les nazis. Puis elle est détenue quelques heures dans le centre d’internement de la rue Poisson, l’actuelle rue des Requis, avant d’être dirigée à pied vers la gare de Rouen rive droite. Avant la fin du couvre-feu, elle est transférée par le train de Paris à la gare Saint-Lazare, puis conduite par un autobus réquisitionné dans le camp de Drancy (Seine) où elle est internée (matricule 31928). Agée de 17 ans, elle est déportée avec toute sa famille et un millier de personnes, par le convoi n°47 du 11 février 1943, dans le camp d’extermination d’Auschwitz où elle est assassinée.

Esther Kavayero n’est pas oubliée : son nom est inscrit sur le mémorial de la synagogue de Rouen, sur un Pavé de Mémoire posé devant son dernier domicile et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : AD76 :3352W2, 51W170, 22W-Z11938 ; Holstein, D., Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, p 31-35 ; Holstein, D., Le Manuscrit de Cayeux-sur-Mer juillet- août 1945, p189-200, Bottois, F., De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah 9 juin 1940- 30 août 1944, p 211-230

Françoise Bottois