LAUNAY Bernard, Louis, Pierre

LAUNAY Bernard, Louis, Pierre // Naissance : 14-5-1920 à Alençon (Orne) ; Domicile : Fel Orne () ; Repression : Exécuté le 12-6-1944 à Saint-Lambert-sur-Dives (Orne) ; Décédé

Bernard Launay est né le 14 mai 1920 à Alençon, de Victor et Émilie Launay, tous deux ouvriers agricoles. Sous l’Occupation, Bernard Launay habite chez sa mère à Fel, avenue Gambetta. Bien que boulanger de formation, il occupe alors un emploi de bûcheron. Début 1943, il rejoint le maquis du Petit-Bornand (Haute-Savoie), sur le plateau des Glières, en compagnie de plusieurs jeunes hommes de Chambois (Orne) et Fel : son frère, Robert , Pierre Chenu , Bernard Legarlantezeck  ainsi que Maurice Lejeune . Mais le maquis manquant de vivres et de munitions face à l’afflux de nouvelles recrues, le groupe retourne dans l’Orne en fin d’année, à l’exception de Pierre Chenu, plus tard arrêté et déporté. Ils décident de rejoindre la Résistance locale.

Bernard Launay se met en rapport avec René Sénaque, chef local du mouvement Vengeance. En coordination avec Christian Échivard , le groupe Vengeance de Fel-Chambois voit le jour. En sus de Bernard et Robert Launay, Bernard Legarlantezeck et Maurice Lejeune, Pierre Billaux  et Eugène Hemery forment ce groupe. Ses membres reçoivent des rudiments d’instruction militaire, mais leur activité se limite à la distribution de journaux clandestins ainsi que des faux papiers aux réfractaires du S.T.O.

Au printemps 1944, l’étau des autorités allemandes se resserre peu à peu sur le groupe. Le 7 avril 1944, la gendarmerie opère une première série d’arrestations : Pierre Billaux, Bernard et Robert Launay sont arrêtés avant d’être relâchés le lendemain. Le 27 avril, dans la nuit, les Allemands arrêtent de nouvelles personnes à Fel et Chambois, mais Bernard Launay et Maurice Lejeune parviennent à prendre la fuite et à leur échapper. Toutefois, le frère de Bernay Launay, Robert, ainsi que leur mère et leur beau-père sont arrêtés. Si ce dernier est relâché le 10 juin 1944, son épouse est détenue jusqu’au 9 août 1944 à Alençon. Robert Launay est quant à lui déporté en Allemagne.

Le 12 juin 1944, Bernard Launay retourne à Fel pour aller chercher des affaires chez son beau-père, en compagnie de Bernard Legarlantezeck et Maurice Lejeune. Ils ont entre-temps rejoint le groupe Vengeance de Trun (Orne), dirigé par Louis Guêné . Le ton monte entre les deux hommes, son beau-père reprochant à Bernard Launay d’être à l’origine de son arrestation. Ce dernier brandit alors son revolver. Une fois les trois hommes partis à vélo, le beau-père ne décolère pas et raconte l’altercation à une voisine, qui la rapporte aussitôt à une autre femme, en l’occurrence une réfugiée, employée comme interprète à la Kommandantur de Chambois. Cette dernière stoppe une voiture allemande qui passait, et indique aux soldats qui s’y trouvent que « trois terroristes » ont pris la direction de Saint-Lambert-sur-Dive. Les soldats allemands rattrapent les trois résistants alors qu’ils sont arrêtés devant le café de Saint-Lambert-sur-Dive, au centre du village, aux environs de 18 heures. Le beau-père de Bernard Launay, qui accompagne les Allemands, identifie les trois hommes, qui sont aussitôt arrêtés et fouillés. Capturés en possession d’armes, ils sont abattus par les Allemands.

À Chambois, une plaque située au 16 rue des Américains rend hommage à Bernard Launay et à ses camarades de la Résistance. Son nom figure également sur le monument aux morts de Fel.

Sources : SHD-Caen : 21P587041 ; EC (Saint-Lambert-sur-Dives) ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom

Tristan Rondeau