
Photo : SHD-Caen
LECOEUR Jacques, Michel, Joseph
Né le 1er juin 1921 à Puteaux (Seine) ; domicilié à Puteaux ; arrêté à Mesnil-Verclives (Eure) ; déporté vers Auschwitz le 27 avril 1944 ; rescapé.
LECOEUR Jacques, Michel, Joseph // Naissance : 1-6-1921 à Puteaux (Seine) ; Domicile : Puteaux Seine () ; Repression : Déporté le 27-4-1944 à ; ; Rescapé Cham Allemagne
Jacques Lecœur naît au 6 rue des Papillons à Puteaux, dans le département de la Seine.
Son père Charles Lecœur est ingénieur, et sa mère, Marie Louise Didier est mère au
foyer. Au moment de l’Occupation, Jacques suit la voie paternelle puisqu’il est étudiant
dans une école d’ingénieur. Toutefois, en juin 1940, il interrompt ses études. En
effet, craignant des bombardements de la région parisienne, ses parents envoient les
plus jeunes de leurs enfants dans leur résidence secondaire de Mesnil-Verclives, petit
village de l’Eure. Ainsi, Jacques, Paule et Valentine Lecœur vivent encore à Mesnil-Verclives
quand ils sont recrutés, en juillet 1943, par Jean Sueur
au sein du réseau Hamlet de la section française du Special Operations Executive, un service de renseignement et d’action particulièrement développé en Seine-Inférieure.
Les trois jeunes gens acceptent d’héberger un poste émetteur. Dès lors, accompagné
d’un garde du corps, le « pianiste » du réseau vient chaque mois émettre des messages
destinés au S.O.E. de Londres.
Mais en ce mois de mars 1944, le réseau est infiltré par les services d’espionnage
allemand, le SD, qui provoquent une véritable hécatombe : le réseau est quasi-démantelé en quelques
semaines : à Rouen, les époux Sueur, Jean et Florentine
et le radio du réseau, à Déville-lès-Rouen, les Delbos, Louis
et Thérèse
, Émile Savoye
de Louviers sont arrêtés. Jacques Lecœur et ses sœurs sont interpellés le 9 mars
1944, à Mesnil-Verclives. Trouvés en possession d’un poste émetteur, ils sont immédiatement
accusés d’espionnage et incarcérés à la prison du palais de Justice de Rouen. Jacques
nie farouchement l’implication de ses sœurs. Le 12 avril 1944, avec une soixantaine
de camarades de son réseau, il rejoint le centre de rassemblement vers les camps de
concentration du Reich, Compiègne-Royallieu dans l’Oise. Dès le lendemain, Paule et Valentine sont relâchées.
Le 27 avril 1944, le troisième convoi de non juifs s’ébranle au départ de la gare
de Compiègneen partance pour Auschwitz. Quatre jours plus tard, le déporté n’est plus
que le numéro 185 878, tatoué sur son avant-bras. Comme la plupart de ses camarades
de détention, il reste peu de temps dans ce camp et retourne vers l’Ouest, au camp
de concentration de Buchenwald (mle 53 473) le 12 mai. Sans que des dates puissent
confirmer son parcours, il est envoyé au Kommando Martha 1, à Mühlhausen, en Thuringe, où quelques 700 déportés travaillent pour les
usines Junkers. Evacué au début du mois d’avril 1945, Jacques Lecoeur figure parmi les détenus qui
rejoignent le camp central de Flossenbürg avant qu’à la fin du mois d’avril, il entame
une marche forcée devant l’avance alliée qui menace les gardiens SS. Il est libéré sur la route de Cham par l’armée américaine. Le 15 mai 1945, très
amaigri et affaibli, il est enregistré au centre d’accueil de l’hôtel Lutetia à Paris.
Jacques Lecœur décède le 25 novembre 1990 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Il est inhumé au cimetière de Mesnil-Verclives et une plaque sur sa tombe rappelle son passé de déporté résistant.
Sources : SHD-Caen : 21P588958; SHD-Vincennes : 16P350119; AD92 (1E NUM PUT N 1921) ; B.Garin Une famille normande dans la tourmente nazie, p.7, 151, 186, 206, 265,293, 297, 298, 320, 330, 339, 400, 439
Françoise Passera, Brigitte Garin
Mots-clés :
- 1-6-1921
- Puteaux, Seine
- Puteaux, Seine
- 9-3-1944
- Mesnil-Verclives, Eure
- Rouen, Seine-Inférieure
- Angoulême, Charente
- Compiègne, Royallieu, Oise
- Auschwitz (185878)
- Buchenwald (53473)
- Mühlhausen (53473)
- Flossenbürg
- NA-4-1945
- Cham, Allemagne




