
BROCHARD Florentine, Élise
Née le 16 janvier 1888 à Bézu-Saint-Éloi (Eure), domiciliée à Rouen (Seine-Inférieure), déportée le 13 mai 1945 à Ravensbrück ; rescapée.
BROCHARD Florentine, Élise // Naissance : 16-1-1888 à Bézu-Saint-Eloi (Eure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-5-1944 à ; ; Rescapé Kreuzlingen NAe
Florentine Brochard est mariée à Jean Sueur
depuis 1911. Elle est vendeuse au magasin Chez Micheline, 72 rue des Carmes, que son mari a pris en gérance en 1937. Ils habitent un appartement
au 81 rue de Lessard (Rouen) et vont souvent voir leur fille, Jeanne Patrelle, et
leurs petits-enfants, à Frenelles (Eure). En 1941, Florentine Sueur et son mari entrent
en Résistance. Elle s’engage dans le réseau Salesman-Hamlet en mai 1943, sous les
ordres de Philippe Liewer, dit « Clément ». Elle assure la liaison entre les chefs
du réseau du secteur de Rouen avec son mari, et le magasin sert de boîte aux lettres
principale dès juin 1943. Le mot de passe pour joindre le chef est « avez-vous des
chemises encolure 37 ? ». Le 8 mars 1944, un jeune gestapiste entre dans le magasin
et donne ce code. Elle temporise, mais il obtient un rendez-vous avec le second du
réseau. C’est ainsi que Claude Malraux
, dit Serge, est arrêté devant la cathédrale de Rouen. Dans la soirée, le couple Sueur
est arrêté à son domicile par la Gestapo et des policiers français, dont l’inspecteur
Alie. Florentine Sueur est conduite dans l’enclave allemande du Palais de justice
de Rouen et transférée le 19 avril 1944 à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen. Le 29
avril 1944, elle est conduite au fort de Romainville (mle 5 064), avec Lucienne
et Augustine Boulanger
, avant d’être déportée au camp de concentration des femmes, le KL Ravensbrück le
13 mai 1944, par la gare de Pantin. Elle arrive au camp le 18 mai (mle 39 302). L’âge
aidant, elle travaille dans le groupe des tricoteuses avec Sara Crutel
. Elle se lie aussi à Thérèse Delbos
et à Suzanne Savale
. Jean et elle arrivent à s’écrire. Elle échappe de peu aux « transports noirs » pour
la chambre à gaz. Finalement, elle est prise en charge par la Croix Rouge internationale
le 9 avril 1945, libérée à Kreuzlingen à la frontière germano-suisse, rapatriée par
le Centre d’Annemasse. De retour chez elle le 15 avril, elle attend son mari chez
sa fille.
Atteinte du typhus, elle décède à l’hôpital de Rouen le 29 juin 1945.
Son nom est inscrit sur le mémorial du maquis des Diables noirs à Saint-Denis-du-Thiboult, près de Ry, et sur le monument aux morts de Boisemont (Eure).
Sources : SHD-Caen : 21P156668 ; AD76 : 54W5363/10123 ; EC (Bézu-Saint-Eloi) ; B. Garin, Une famille normande dans la tourmente nazie, pages 266, 396, 397, 409 ; florentinejeansueur.webnode.fr
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 16-1-1888
- Bézu-Saint-Eloi, Eure
- Rouen, Seine-Inférieure
- 10-3-1944
- Rouen, Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (5064)
- Ravensbrück (39302)
- 9-4-1945
- Kreuzlingen




