
Photo : ONaCVG
MAURY Louis, Prosper
Né le 2 juillet 1912 à Vancouver (Canada) ; domicilié à Évreux (Eure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.
MAURY Louis, Prosper // Naissance : 2-7-1912 à Vancouver (Canada) ; Domicile : Evreux Eure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à ; ; Rescapé Lübeck Allemagne
Louis Maury revient du Canada avec ses parents à l’âge de 3 ans. La famille s’installe dans l’Eure où Louis Maury fait des études pour devenir professeur d’histoire et géographie. À la veille de la déclaration de guerre, il exerce au lycée technique Modeste Leroy d’Évreux où il enseigne l’histoire, la géographie et les lettres. Marié le 28 juillet 1938, à Paris, avec Yvette Thezard, il est père d’une fillette de 5 ans, la famille réside au 7 rue de la Rochette.
Engagé dans la résistance au sein du réseau Turma Vengeance, Louis Maury – Merlin
dans la clandestinité – est au moment de son arrestation à la tête d’un groupe d’action
et d’évasion depuis l’arrestation de Bernard Lauvray
. Il dispose ainsi d’un réseau de sauvetage qui s’étend tout autour d’Évreux et qui
permet à nombre d’aviateurs parachutés en territoire ennemi d’être sauvés.
À la suite d’imprudence, il est arrêté à Cocherel (Eure) lors d'un rendez-vous avec
un chef de de l’ORA, le colonel Roger Trutat. Premier arrivé au rendez-vous, Louis
Maury est le premier arrêté par la Gestapo le 19 mai 1944. D’autres suivront : Jules Overlack
et le lendemain Pierre Toudic
, tous les deux impliqués dans la même affaire.
Interrogé à la prison d’Évreux, il est convoyé le 6 juin 1944, le jour du Débarquement,
pour le camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu où il reçoit le matricule 40 131.
« Nous nous retrouvons entre amis du même réseau Le jeune pharmacien Lauvray, arrêté
six mois avant nous, que l’on croyait fusillé, est là », raconte-t-il dans son témoignage.
Il y côtoie aussi l’abbé Eliot
, Henri Chauvin
… Le 15 juillet, comme de nombreux résistants de l’Eure, il monte dans le wagon à
bestiaux destiné au KL de Neuengamme où il arrive trois jours plus tard. Désormais, numéro 37 378, le résistant
reste au camp central, sa faible constitution le préservant sans doute du travail
dans les Kommandos. Il est alors employé à la briqueterie puis à l’atelier de réparation des calorifères
endommagés par les bombardements et aussi à une sinistre mission : la tenue des registres
de décès. Alors que les Alliés approchent, les déportés de Neuengamme sont convoyés
vers la baie de Lübeck, les SS prévoyant de les transporter sur les bateaux à quai. Mais la Royal Air Force mitraille plusieurs navires qui coulent emportant dans les fonds marins des milliers
de déportés. Louis Maury réussit à s’en sortir en nageant jusqu’à la côte. Recueilli
par des soldats britanniques, il est soigné dans un hôpital militaire. Il revient
en France par avion. Il arrive à Évreux le 17 juin 1945 accueilli en héros par une
foule d’amis.
En 1947, il écrit le témoignage de son expérience concentrationnaire en 1947 : « Quand la haine élève des temples » et s’engage dans les associations de résistants. Une rue porte son nom dans sa ville d’adoption dont il deviendra maire adjoint.
Il est décédé le 30 janvier 2001 à Paris.
Sources : SHD-Caen : 21P594790 ; AD27 : 88W54 ; 105J8 ; L. Maury, Quand la haine élève des temples, 1947 ; J. Papp, La résistance dans l’Eure, p. 180, 189, 224, 239 ; Le démocrate vernonnais, janvier 2001.
Françoise Passera
Mots-clés :
- 2-7-1912
- Vancouver, Canada
- Evreux, Eure
- 19-5-1944
- Cocherel, Eure
- Evreux, Eure
- Compiègne, Oise (40131)
- Neuengamme (37378)
- 3-5-1945
- Lübeck, Allemagne




