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MESSAC Gilbert, Régis, Antoine

Photo : SHD-Caen

MESSAC Gilbert, Régis, Antoine

Né le 2 août 1893 à Champagnac (Charente-Maritime) ; domicilié à Coutances (Manche) ; déporté le 11 novembre 1943 à Natzweiler-Struthof ; décédé le 17 novembre 1944 à Gross Rosen.

MESSAC Gilbert, Régis, Antoine // Naissance : 2-8-1893 à Champagnac (Charente-Maritime) ; Domicile : Coutances Manche () ; Repression : Déporté le 11-11-1943 à  ; 17-11-1944 à Gross-Rosen (Allemagne) ; Décédé

Fils de parents instituteurs, Gilbert Messac, qui se fait appeler Régis, son deuxième prénom, étudie en khâgne au lycée Condorcet à Paris (9e) lorsqu’il est mobilisé en août 1914. Blessé grièvement à la tête et trépané, il profite de sa convalescence pour obtenir en 1915 sa licence ès-lettres. En 1922, il est reçu à l’agrégation de grammaire. Il enseigne au lycée d’Auch (Gers), puis dans les universités de Glasgow et Montréal. De retour en France en 1929, il est nommé au lycée de Montpellier (Hérault) et soutient une thèse de littérature comparée sur l’origine du roman policier. Il est l’auteur d’une très importante production littéraire. Dès 1919, il écrit plusieurs romans autobiographiques, des poèmes et pamphlets pour dire son horreur de la guerre. Il dénonce aussi la corruption des politiques, leur collusion avec les milieux financiers, critique vivement la bourgeoise, la famille traditionnelle, l’école, l’université et les médias qu’il accuse de berner la société. Régis Messac est aussi en France l’un des précurseurs de la science-fiction avec des romans d’anticipation comme Quinzinzinzili (1935) ou La cité des asphyxiés (1937). Il participe par ailleurs à de très nombreuses revues littéraires, libertaires, pacifistes, syndicales, révolutionnaires ou scientifiques.

En octobre 1936, Régis Messac est nommé au lycée de Coutances où il enseigne le français et la latin. Il réside au n° 81 de la rue Geoffroy de Montbray avec sa femme Germaine Desvachez qu’il a épousée le 21 septembre 1921 à Paris (15e). Le couple a quatre enfants dont un meurt en bas âge. Régis Messac poursuit son œuvre littéraire. Il rédige notamment Pot-pourri Fantôme, une chronique des années de guerre et d’occupation dans laquelle il attaque férocement le régime de Vichy. Il s’engage aussi dans la Résistance en rejoignant en janvier 1943 les rangs du Front national. Il participe en particulier à la rédaction et à la diffusion de brochures et tracts clandestins. Le 10 mai 1943, il est arrêté à son domicile par quatre gendarmes allemands dans le cadre de la vaste opération de police frappant le mouvement dans la Manche après l’arrestation de Robert Colléatte Lien interne. Claude Laplatte Lien interne et Eugène Lepetit Lien interne, deux autres Coutançais, sont également victimes de ce coup de filet. Régis Messac est écroué à la prison de Saint-Lô où il comparaît avec ses camarades début septembre devant le tribunal de la Feldkommandantur 722. Condamné à une peine d’un an de prison, il est transféré le 8 octobre à la prison de Fresnes.

Le 11 novembre 1943, Régis Messac est déporté avec 60 autres détenus dans le cadre de la procédure « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et brouillard). Embarqués dans un wagon cellulaire rattaché au train Paris-Strasbourg, ils arrivent le lendemain au camp de Natzweiler-Struthof où Régis Messac est enregistré sous le matricule 5 962 avec neuf autres Manchois du Front national : Raymond Brûlé Lien interne, Paul Chartier Lien interne, Louis Chollet Lien interne, Alfred Duros Lien interne, Victor Francolon Lien interne, Georges Gautier Lien interne, Emile Lecarpentier Lien interne, Ange Leparquier Lien interne et Jean Maurice Lien interne. Le 19 juillet 1944, il est transféré à Brieg, en Basse-Silésie, pour comparaître devant le Sondergericht de Breslau compétant pour les « NN » français. La procédure étant abrogée peu après, il est versé le 13 octobre au camp voisin de Gross Rosen (mle 65 955) où il meurt le 17 novembre 1944.

À Coutances, son nom figure sur le monument aux morts et sur une plaque commémorative à l’intérieur du lycée Lebrun où il a enseigné. Une rue de la ville porte par ailleurs son nom. Celui-ci est également inscrit sur le monument départemental des victimes du nazisme à Saint-Lô et sur une plaque honorant la mémoire des écrivains morts pour la France au Panthéon.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : Na 12/3, LA 8349, LA 8599, LA 9291-9430, 21P515707 ; MRD-Besançon : fichier La Martinière ; EC (Champagnac) ; maitron.fr ; memorialgenweb.org

Arnaud Boulligny

Mots-clés :

Déporté
  • 2-8-1893
  • Champagnac, Charente-Maritime
  • Coutances, Manche
  • 10-5-1943
  • Coutances, Manche
  1. Saint-Lô, Manche
  2. Fresnes, Seine (cell. 260)
11-11-1943, I.152
  1. Natzweiler (5962)
  2. Brieg
  3. Gross-Rosen (65955)
Décédé
  • 17-11-1944
  • Gross-Rosen, Allemagne
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