
MOREL Georges, Émile, Paul
Né le 24 mars 1924 au Tréport (Seine-Inférieure) ; domicilié au Tréport ; déporté le 18 juin 1944 à Dachau ; rescapé.
MOREL Georges, Émile, Paul // Naissance : 24-3-1924 à Le Tréport (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Tréport Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 18-6-1944 à ; ; Rescapé Allach Allemagne
Georges Morel est tréportais. Célibataire, il habite 82, rue Suzanne, chez ses parents
et sa mère adoptive. Il est ouvrier dans une fonderie à Eu. Dans sa commune littorale
marquée par une forte présence allemande et une résistance organisée, le jeune Morel,
dit Jojo, rentre dans le réseau Gilbert Sosies en août 1943, chapeauté par René Chapelle.
Il fait aussi partie des FTP, à partir de novembre1943. Sous l’impulsion d’Émile Lesage
, son chef direct FTP et avec Kléber Lesage
, Marcel Daragon
, Raymond Botté
, il participe à des cambriolages de mairies, entre novembre 1943 et février 1944,
pour s’emparer de tickets de rationnement. Ensemble, ils subtilisent les munitions
dans un blockhaus du Tréport et attaquent une firme allemande à Eu. En tant qu’agent
P2, il renseigne aussi son réseau sur les travaux de fortification côtiers.
L’interpellation de Pierre Casado
détermine une cascade d’arrestations qui démantèlent le groupe du Tréport. Il est
arrêté le 10 avril 1944, à son domicile, par des policiers de la Brigade spéciale
de Paris et de la police de Sûreté de Rouen. Un premier interrogatoire au commissariat
du Tréport par ces policiers zélés préfigure la suite à la Gestapo à Rouen.
Accusé d’agressions et de vols, il est d’abord interné à la Maison d’arrêt de Dieppe, puis de Rouen, par arrêté préfectoral, du 13 avril jusqu’au 18 mai 1944. Remis ensuite aux autorités allemandes, il est transféré à Compiègne (mle 40 367) et est déporté le 18 juin 1944 directement à Dachau (mle 72 797). Le 15 août 1944, il est envoyé dans le camp de Markirch en Alsace (dépendant du Struthof) où il meurt de faim. Évacué à Dachau, il se retrouve dans le camp d’Allach, libéré le 30 avril 1945.
Il est rapatrié le 2 juin 1945 par le centre d’accueil de Mulhouse (Bas-Rhin) et rentre
au Tréport. Du groupe du Tréport, Lucien Lavacry
et lui sont les seuls rescapés. Dans l’enquête de 1946, il dénonce les violences
policières françaises subies lors de son arrestation et apporte son témoignage sur
les camps. En 1946, il est gardien de prisonniers de guerre allemands.
Toute sa vie, il se montre discret sur son passé, soigneusement archivé chez lui. Il est décédé le 17 août 2012 au Tréport.
Sources : SHD-Vincennes 16P430210 ; SHD-Caen : 21P600988, FN ; AD76 : 51W427, 3677W149, 54W5368 dossier 10549 ; Da 8/6 ; AP : familiale Morel
Chantal Cormont et Christelle Fléchelle
Mots-clés :
- 24-3-1924
- Le Tréport, Seine-Inférieure
- Le Tréport, Seine-Inférieure
- 10-4-1944
- Le Tréport, Seine-Inférieure
- Le Tréport, Seine-Inférieure
- Dieppe, Maison d'arrêt, Seine-inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Compiègne, Royallieu, Oise (40367)
- Dachau (72797)
- Markirch (72797)
- Dachau (72797)
- Allach (72797)
- 30-4-1945
- Allach, Allemagne




