
Photo : ONaCVG
MOULIN Alphonse, Pierre, Marie
Né le 16 novembre 1900 à Bourgon (Mayenne) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.
MOULIN Alphonse, Pierre, Marie // Naissance : 16-11-1900 à Bourgon (Mayenne) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à ; ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie
Alphonse Moulin est inspecteur principal de police aux Renseignements Généraux à Rouen.
Il est marié sans enfant à Louise Baudouin et demeure 123 rue Beauvoisine à Rouen.
Il rejoint le réseau Libération-Nord en mars 1943. Bien placé pour fournir des renseignements
importants, le policier entre en relation avec les chefs départementaux du réseau,
notamment Raoul Leprettre
et sert d’agent de liaison. Soupçonné d’aider la Résistance, il est arrêté le 29
juin 1944, à son bureau, par la Gestapo. Il fait partie des « otages d’honneur » interpellés après le Débarquement de Normandie.
De fait, cette mesure répressive vise à faire pression sur le gouvernement français
en déportant plusieurs centaines de notables, hauts-fonctionnaires et édiles jugés
peu fiables.
Interrogé au siège de la Gestapo, il refuse de dénoncer ses camarades et est transféré le jour même au camp de Royallieu
à Compiègne (mle 43 156). Probablement affecté dans le camp C avec les autres déportés
victimes de cette directive, il est déporté le 15 juillet 1944 au KL Neuengamme, avec la quinzaine d’otages de la région rouennaise dont Robert Lamy
, Fernand Piolé
, Maurice Poissant
, Gustave Potez
et Maurice Simon
. Arrivé le 18 juillet 1944, il est détenu à Neuengamme jusqu’au 12 avril 1945 (mle
37 401) mais considéré comme Prominent (mot allemand désignant les personnalités-otages), il bénéficie d’un régime spécial,
comprenant l’exemption de travail. Pour autant, il subit le manque de nourriture et
est témoin d’horreurs depuis les Blocks du camp central où il est affecté jusqu’en octobre 1944.
Le 12 avril 1945, la Croix-Rouge suédoise évacue les otages en car. Mais les autorités allemandes ne les libèrent pas pour autant. À l’issue d’un périple qui aurait dû s’arrêter au KL Flossenbürg, il arrive le 15 avril au camp de concentration de Theresienstadt. Les notables sont internés dans la forteresse, avec le droit de sortir à l’extérieur du camp. Puis les hommes rejoignent le 27 avril le camp de Brezani, près de Prague. Arrivé le 1er mai, Alphonse Moulin apprend la nouvelle de la capitulation dans la nuit du 8 mai 1945 et recouvre sa liberté le 9. Faisant partie de ce groupe particulier, son rapatriement est organisé dans les meilleures conditions. Le 18 mai 1945, un avion les prend en charge depuis Würzburg et atterrit à l’aérodrome du Bourget, avant de rejoindre le Centre d’accueil des déportés de l’hôtel Lutetia.
Alphonse Moulin est décédé le 18 novembre 1971 à Rouen.
Sources : SHD-Caen : 21P602249, AD76 : 51W419, 51W425 (liste), 3868W76, EC (Bourgon) ; M. Baldenweck, Histoire de la Seine-Inférieure 1938-1945, p. 406-407, Benoît Luc, Otages d’Hitler, p. 185, M. Poissant, Rouen captive, p. 197 ; deces.matchid.io
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 16-11-1900
- Bourgon, Mayenne
- Rouen, Seine-Inférieure
- 29-6-1944
- Rouen, Seine-Inférieure
- Compiègne, Oise (43156)
- Neuengamme (37401)
- Theresienstadt
- Brezani
- 9-5-1945
- Brezani, Tchécoslovaquie




