OUVRY Gilbert, Eugène

OUVRY Gilbert, Eugène // Naissance : 28-4-1917 à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Lisors Eure () ; Repression : Tué en action le 23-8-1944 à Mortemer (Eure) ; Décédé

À l’heure où le département de l’Eure va être libéré, les résistants des environs de Lisors, Touffreville et Rosay-sur-Lieure ne relâchent pas leurs efforts. Désormais, l’ennemi a traversé la Seine et, en attendant l’arrivée des Alliés, il s’agit de contenir ces troupes en fuite. Pour cela, le commandant d’arrondissement ordonne au chef de trentaine Balmino , alias « Maurice », de se rendre aux alentours de Mortemer, dans la forêt de Lyons afin d’effectuer des coups de main susceptibles de procurer des armes aux hommes. Gilbert Ouvry figure parmi eux. Mécanicien de profession, il s’est engagé auprès de la Résistance et a rejoint la trentaine du secteur.

Comme ses camarades, il passe la nuit au campement dans la forêt Mais, au matin du 24 août, l’arrivée de renforts ennemis, environ quatre-vingt hommes, qui s’éparpillent dans les taillis à la recherche des « terroristes » empêche toute riposte dans un combat fort inégal. Bien qu’encerclés, la plupart des maquisards réussissent à s’enfuir. Mais les Allemands prennent cinq hommes. Achille Saquépée , Jean Belliart , Émile Schmitt , Jean Vallat  et Guy Léon , rapidement exécutés. Gilbert Ouvry est pris dans l’après-midi et Henri Petas , capturé dans la soirée, sont conduits dans un bâtiment de la ferme de Mortemer, à Lisors, avec leur chef Jean Balmino où ils passent la nuit. À l’aube du 25 août, « Maurice » est emmené pendant qu’Henri Petas et Gilbert Ouvry sont exécutés près de la route 13%.

Les corps des victimes sont retrouvés le 19 septembre, dissimulés sous une souche, mais sans sévices. Peut-être avaient-ils tenté de fuir et avaient été exécutés sur le champ ?

Comme pour ses camarades morts ces jours-là, sa mémoire est honorée à travers de nombreux monuments. Son nom est gravé sur le monument aux morts de Lisors, sur le monument dédié aux résistants de l’ORA au carrefour de la Croix Vaubois ainsi que sur la Croix de Lorraine érigée dans la forêt de Lyons qui porte la mention Le monument aux morts de Luneray (Seine-Inférieure) évoque aussi sa mémoire. Il a été inhumé en 1949 au carré des corps restitués du cimetière communal de Montrouge (Seine-et-Oise)

Sources : SHD-Caen : 21P705929 ; AD27 : 88W44 ; EC (Sotteville-lès-Rouen) ; J. Papp, La Résistance dans l’Eure, p. 280 ; Mémoires de la Seconde Guerre mondiale dans l’Eure, p. 252-253 ; memorialgenweb.org

Françoise Passera