POTHIN Jean, Prosper

POTHIN Jean, Prosper // Naissance : 20-4-1921 à Beaumont-le-Roger (Eure) ; Domicile : Berville-la-Campagne Eure () ; Repression : Tué en action le 17-8-1944 à Verneuil-sur-Avre (Eure) ; Décédé

Fils d’Angèle Pothin, divorcée, le jeune Jean ne semble pas avoir eu de père connu et sa mère ne le reconnaît qu’en 1928. Il réussit dans l’artisanat puisqu’il devient électricien. Mais Jean Pothin, menacé par la loi sur le Service du travail obligatoire qui impose aux jeunes des classes 1920 à 1922 de partir travailler sur le territoire du Reich, refuse la réquisition et choisit la clandestinité comme de nombreux réfractaires. Depuis le début de l’année 1943, il a ainsi rejoint le réseau de résistance Turma-Vengeance puis en 1944 les FFI du groupe de Breteuil.

Alors que les troupes alliées s’approchent de l’Eure pour libérer le département, les résistants se mobilisent pour mener diverses opérations d’attaques et de coups de main visant à prendre des armes et à déstabiliser l’ennemi. Le capitaine FFI Thirault du secteur de Verneuil décide de prendre la ville estimant que peu de soldats allemands y sont signalés. Aussi, le soir du 16 août, environ 25 hommes rejoignent la cave du marbrier François Mahieux en attendant l’assaut prévu le lendemain. Mais dans la nuit, la présence des résistants dans la ville est ébruitée, les Allemands font venir des renforts et près de 300 soldats investissent les lieux. Le lendemain, en fin de journée, la Feldgendarmerie découvre la cache du marbrier. La plupart des combattants réussissent à s’enfuir mais Jean Pothin, quatre autres camarades et un parachutiste canadien sont pris au piège.

Bernard  et Jacques Girard , André Chasle , Marius Basille  sont conduits sous bonne garde avec le soldat canadien Hector Sylvestre  à la Kommandantur de Verneuil. Peu de temps après, les six hommes sont emmenés aux Barettes, une propriété près de l’hôtel de ville où ils sont immédiatement fusillés. Leurs corps ont été retrouvés dans un trou de bombe, enfouis sous plusieurs mètres de terre.

Le 27 août 1944, une foule immense assistait aux obsèques des victimes. Une stèle érigée sur les lieux du drame porte les noms des six victimes.

Sources : SHD-Caen : 21P725859, 27P246, 21P136398 ; AD27 : 88W13, 88W44 ; EC (Beaumont-le-Roger) ; J. Papp, Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale, p. 208-208 ; La Résistance dans l’Eure, p. 262.

Françoise Passera