BLIN Jacques, Romain, Léon

BLIN Jacques, Romain, Léon // Naissance : 13-1-1925 à La Barre-en-Ouche  (Eure) ; Domicile : Serquigny  Eure () ; Repression : Déporté le 28-7-1944 à  ; 28-2-1945 à Kaltenkirchen (Allemagne) ; Décédé

Jacques Blin naît dans la Grande Rue à La Barre-en-Ouche d’un ouvrier boulanger, Marcel Blin et de Madeleine Nouvel, couturière, tous les deux originaires de l’Eure. À l’âge adulte, il exerce la profession de bûcheron à Serquigny. C’est sans doute dans cette ville qu’il se rapproche de la Résistance. Le jeune Jacques Blin, alias « Louis » a rejoint le Front national, proche du Parti communiste clandestin et opère désormais au sein du groupe des FTPF de Jean Cathignol  qui vient d’être arrêté à la fin mars 1944. En ce printemps 1944, les vols de titres d’alimentation se multiplient dans la région. En effet, les réfractaires au STO affluent dans les campagnes et la Résistance n’a d’autres choix pour les nourrir que d’obtenir les titres de rationnement… Par tous les moyens. C’est ainsi qu’une équipe de FTP braque la mairie d’Épinay-en-Ouche le 30 mai 1944 pour voler des cartes d’alimentation et des bons de chaussures. Mais la gendarmerie française a rapidement identifié les auteurs, tous de la région de Serquigny. Un coup de filet provoque l’arrestation de sept jeunes résistants impliqués dans l’affaire : Jacques Blin, Roger Harel , Raymond Legrand  Edmond Neveu , Raphaël Orquin , Jacques L’Aridon et Jacques Grée. Interpellé par la gendarmerie de La Barre-en-Ouche à Épinay, il est livré le jour même à l’Occupant. Immédiatement incarcéré dans le quartier allemand de la prison Bonne Nouvelle de Rouen, il y reste jusqu’au 23 juillet, date de son départ vers le camp de rassemblement de Royallieu, à Compiègne (Oise). Il est déporté le 28 juillet vers le KL de Neuengamme où il arrive trois jours plus tard. Immatriculé sous le numéro 40 782, le jeune FTP est envoyé comme travailleur forcé en à Kaltenkirchen. Le Kommando, situé à 25 km au nord d’Hambourg, est installé sur une base aérienne de la Luftwaffe où les détenus, environ 470 hommes aménagent une piste pour les avions de chasse à réaction Messerschmitt.

Mais les conditions d’existence dans cet univers concentrationnaire auront raison du jeune résistant. Il décède le 28 février 1945, victime de « faiblesse générale » aux dires de ses bourreaux.

Son corps repose à la nécropole de Natzwiller, carré M, Rang 2, sépulture 22.

Sources : Arolsen ; SHD-Vincennes : 16P64739 ; EC (La Barre-en-Ouche) 

Françoise Passera