STAMM Albert

STAMM Albert // Naissance : 27-11-1905 à Maizières-lès-Metz (Moselle) ; Domicile : Louviers Eure () ; Repression : Interné le 14-4-1944 à Compiègne (Oise) ; Décédé

Fils d’Emil Stamm, organisateur ou vérificateur de trains, de religion évangélique, et Antoinette Linden, catholique. Albert Stamm se marie à Metz (Moselle en 1937 avec Camille Goldschmit dont il a trois enfants. Albert Stamm est procureur de la République.Il avait soutenu sa thèse à l’université de Nancy en 1932 sur un sujet pour le moins prémonitoire : « Étude de la compétence des tribunaux militaires en temps de paix ». Ce Mosellan né dans un département annexé en 1870, se révèle un soldat courageux. Officier d’artillerie, il est grièvement blessé aux deux jambes lors de la bataille de Dunkerque en 1940 et déclaré mutilé à 60%.Suite à l’annexion de l’Alsace-Moselle en juillet 1940, malgré ses demandes à servir en zone Sud afin d’échapper aux Allemands au regard de ses origines, Vichy le maintient en zone occupée, en Normandie, à Louviers.

Durant l’Occupation, il poursuit un tout autre combat.Il entre en Résistanceau Front national au cours de l’année 1941.Le juge et son épouse agissent de conserve avec les organisations en fabricant des faux papiers, camouflant des aviateurs alliés, des réfractaires au STO.

Suite à l’arrestation d’un jeune agent de liaison, Albert Stamm est arrêté le 25 janvier 1944 à Louviers pour ses activités clandestines comme de nombreux autres camarades de combat: Francis Eonin , Odette Küene , Michel Arabeyre , François Alainguillaume , Paul Coudray  sont arrêtés le même jour ou les jours suivants.

Interné au palais de justice de Rouen, secteur allemand, son épouse réussit à lui rendre visite à plusieurs reprises. C’est elle qui a rapporté son calvaire après la guerre. Durement malmené pendant les interrogatoires, ses bourreaux lui auraient injecté un médicament « le rendant fou », provoquant deux tentatives de suicide. Il est dirigé sur le centre pénitentiaire de Fresnes puis au camp d’internement de Compiègne le 12 avril pour être déporté,comme ses compagnons de résistance, en Allemagne. Deux jours plus tard, il est surpris par des sentinelles allemandes alors qu’il sort de sa baraque en pleine nuit. Il est immédiatement exécuté. Son corps, criblé de balles, est reconnu par son épouse.

Une plaque commémorative à sa mémoire a été posée le 23 avril 1945 dansla salle d’entrée du tribunal de Louviers: « À la mémoire d’Albert Stamm, procureur de la République à Louviers, assassiné par les Allemands, le 14 avril 1944 ».

Sources :SHD-Caen : 21P540643 ; AD76 / 4979W1. Défense de la France, 8 septembre 1944 ;L’Eure libérée, 30 septembre 1944 ; La Dépêche, 17 février 1945 ; J. PappMémoires de la Seconde Guerre mondiale dans l’Eure, p. 229 ;fusilles-40-44-maitron.fr

Bernard Bodinier, Françoise Passera