"Dans la famille des joues cuirassées, si abondante en poissons de figures singulières, et parmi ces genres voisins de scorpènes,qui se font presque tous remarquer par leur laideur, il en existe un plus difforme et, on peut le dire, plus monstrueux que tous les autres, et que nous avons cru devoir désigner par un nom qui rappelât sa difformité : c'est le genre des pélors... Sa tête écrasée en avant, ses yeux saillans et rapprochés, les épines hautes et presque isolées de sa dorsale, le font distinguer dès le premier aspect ; et à ces formes insolites se joignent des caractères précis : l'absence d'écailles sur le corps, celle de dents aux palatins et deux rayons libres sous les pectorales."
En ce qui concerne le "pélor à filamens, nous en décrivons d'abord l'espèce la plus facile à caractériser par les filamens du haut de sa pectorale. On l'a doit aux naturalistes de l'expédition de M. Duperrey, qui l'ont rapportée de l'Isle-de-France. Elle nous paraît entièrement nouvelle. Commerson ne l'a pas connue, et ce n 'est pas celle que Pallas a décrite".
"Il serait impossible sans le secours du dessin de donner une idée de l'inconcevable bizarrerie des formes que la nature s'est plue à imprimer à ce poisson... tout jusqu'à la singularité des couleurs, qui pénètrent même dans l'intérieur de sa bouche, semblerait en faire un jeu horrible de la nature, si la constance de ses caractères ne montrait que c'est une espèce aussi réelle qu'aucune autre et soumise à des lois tout aussi précises... Ce poisson se nourrit de crustacés. Nous avons trouvé des débris de squilles dans son estomac" (cf. Cuvier et Valenciennes, Histoire naturelle des poissons, tome quatrième, Paris, F.-G. Levrault, 1829, p. 314-319).