
CONTESSE Stéphane, Stanislas, Sigismond
Né le 4 août 1912 à Beaurepaire (Nord) ; domicilié à Cérences (Manche) ; déporté le 20 octobre 1942 à Karlsruhe ; décédé le 30 mars 1944 à Sonnenburg.
CONTESSE Stéphane, Stanislas, Sigismond // Naissance : 4-8-1912 à Beaurepaire (Nord) ; Domicile : Cérences Manche () ; Repression : Déporté le 20-10-1942 à ; 30-3-1944 à Sonnenburg (Pologne) ; Décédé
Stéphane Contesse épouse Marthe Hallier, le 27 avril 1935, à Sainte-Scolasse (Orne). Ensemble, ils ont deux enfants : Christian né en 1936 et Josette née l’année suivante. Stéphane Contesse entre le 21 décembre 1936 aux chemins de fer de l’Etat en qualité de facteur enregistrant à Troarn (Calvados). À partir de janvier 1938, il travaille à la gare de Cérences où il s’installe avec sa famille, place du Marché, au cœur de ce gros bourg de 1 800 habitants situé entre Coutances et Granville.
Militant SFIO avant-guerre, Stéphane Contesse est contacté par André Defrance
en 1941 pour rejoindre le Front national. Il entre en relations avec trois autres
agents de la SNCF, Alexandre Avoyne
, Félix Bouffay
et Léon Theil
afin de former un groupe local. Sous les ordres de Bouffay, chef du groupe de Coutances,
il participe au sabotage de matériel SNCF utilisé par l’ennemi et distribue des tracts
pour appeler à lutter contre l’occupant. Secondé par sa femme, il se charge de l’hébergement
des résistants de passage et son domicile sert aussi pour les réunions clandestines.
En 1942, André Defrance
lui confie du matériel pour installer dans le grenier de René Lorence
un petit atelier d’imprimerie. Il aide aussi Maurice Lemaire fils
à fabriquer des explosifs en réussissant à se procurer de l’acide
Au début de juillet 1942, le mouvement est victime d’un coup de filet. Plusieurs cheminots du secteur sont arrêtés et incarcérés à Saint-Lô. Ils conçoivent rapidement le dessein de s’évader et font passer une lettre et un plan de la prison à Stéphane Contesse par l’intermédiaire d’une jeune détenue en passe d’être libérée. Mise au courant de ce projet, les autorités allemandes viennent arrêter Stéphane Contesse à la gare de Cérences, le 7 août 1942, vers 18h30. Une perquisition est menée à son domicile en vue de trouver ces documents. La police allemande fait choux blanc mais embarque néanmoins Stéphane Contesse qui rejoint ses camarades à la prison de Saint-Lô. Inculpé de « complot contre les troupes d’occupation », il comparaît avec eux devant le tribunal militaire allemand de la ville (FK 722). Au terme du procès, il est condamné le 18 septembre 1942 aux travaux forcés à perpétuité comme « menées terroristes ».
Le 13 octobre 1942, Stéphane Contesse quitte la prison de Saint-Lô pour rejoindre
celle de Fresnes, en région parisienne. Une semaine plus tard, le 20, il est déporté
depuis la gare de l’Est à la prison de Karlsruhe avant de rejoindre, le 27, la forteresse
de Rheinbach pour y purger sa peine. Le 4 février 1943, il est transféré en Prusse
occidentale à la forteresse de Sonnenburg où il trouve la mort, le 30 mars 1944, des
suites de la tuberculose, selon son camarade Edmond Coolzaët
.
Cérences n’a pas oublié Stéphane Contesse puisque son nom figure sur le monument aux morts de la commune ainsi que sur une plaque commémorative à l’ancienne gare aujourd’hui fermée. Il est également gravé sur une plaque à la mémoire des cheminots à la gare de Coutances et sur le monument de l’ancienne prison de Saint-Lô.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P438220 ; MRD-Besançon : fichier La Martinière ; Fichier M. Boivin ; Fontaine T., Mémorial des cheminots victimes de la répression 1940-1945, p. 411-412 ; memorialgenweb.org
Arnaud Boulligny
Mots-clés :
- 4-8-1912
- Beaurepaire, Nord
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- 7-8-1942
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- Saint-Lô, Manche
- Fresnes, Seine
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- Rheinbach
- Sonnenburg
- 30-3-1944
- Sonnenburg, Pologne




