
Photo : ONaCVG
FROMENTIN Henri, Pierre
Né le 18 septembre 1924 à Mayenne (Mayenne) ; domicilié à Louviers (Eure) ; déporté le 18 novembre 1943 à Rheinbach; rescapé.
FROMENTIN Henri, Pierre // Naissance : 18-9-1924 à Mayenne (Mayenne) ; Domicile : Louviers Eure () ; Repression : Déporté le 18-11-1943 à ; ; Rescapé Siegburg Allemagne
Henri Fromentin est fils d’Auguste Fromentin, imprimeur de profession et notable local. En effet, au moment de la déclaration de guerre, il est élu conseiller municipal sur la liste de Pierre Mendès France, du Parti radical depuis 1938. C’est à ce titre qu’il remplace le maire, mobilisé, en septembre 1939. Il reste à ce poste durant toute l’Occupation tout en appartenant à la Résistance imprimant des tracts et le journal clandestin Le Patriote de l’Eure. Son fils est donc à bonne école…
En 1942-1943, Henri Fromentin habite chez ses parents, rue Matrey avec ses deux sœurs,
Pauline et Irène. Il étudie en classe de première au lycée d’Évreux où, avec quelques
camarades, il a été recruté par Robert Lachapelle
, surveillant du lycée, associé à un corps franc rattaché au mouvement de résistance
Vengeance. Mais au sein même de l’institution, un traître s’est infiltré : Gilbert
Souchereau qui s’apprête à vendre ses camarades de classe à la Sicherheitzpolizei.
C’est ainsi que le 9 juin 1943, deux Allemands se présentent à la conciergerie du
lycée à la recherche de Robert Lachapelle. Celui-ci, prévenu par un élève, a le temps
de s’enfuir, mais la Gestapo et la Feldgendarmerie arrêtent Henri et plusieurs de ses camarades (Robert Cardot
, Jean Cheneaux, René Boucher
, Alfred Koeniguer
, Bernard Oger
). Afin de ne pas aggraver leur sort, Robert Lachapelle se rend, mais quelques jours
plus tard, deux autres élèves, Claude Blot
et Jean-Pierre Pétel
sont également interpellés. En juillet, tous sont traduits une première fois devant
un tribunal allemand puis une seconde fois en appel le 9 septembre devant la cour
martiale de Rouen venue siéger à Évreux. Le jeune lycéen est désormais condamné à
deux ans de travaux forcés pour intelligence avec l’ennemi.
Au matin du 2 novembre 1943, les lycéens quittent la prison d’Évreux pour la maison d’arrêt de Fresnes où ils demeurent une quinzaine de jours. Le 18 novembre, ils sont déportés vers la prison de Karlsruhe et y restent quelques jours. Après quelques nuits passées à Frankfurt am Main, les détenus sont séparés et dirigés selon leur peine vers des prisons différentes. Henri Fromentin est envoyé à Rheinbach puis au bagne de Siegburg en Rhénanie du Nord où il purge sa peine jusqu’à la libération du camp le 10 avril 1945. Il est rapatrié en France le 28 mai 1945 par le centre de rapatriement de Hirson (Aisne).
Après la guerre, le déporté succède à son père comme imprimeur et comme élu, maire de Louviers de 1977 à 1983. Le 16 juin 1993, à l’occasion de la remise des prix du Concours national de la Résistance et de la Déportation, Henri, ses camarades ainsi que Robert Lachapelle se retrouvent au lycée où ils avaient été arrêtés cinquante ans plus tôt.
Henri Fromentin décède dans sa ville le 8 avril 2008.
Sources : SHD-Caen : 21P609698 ; AD 27 :105J5 ; EC (Mayenne) ; Héros et martyrs de la France au combat, l’Eure, p. 50-51.
Ludivine Ponte, Bernard Bodinier
Mots-clés :
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- 9-6-1943
- Evreux, Eure
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- Rheinbach
- Siegburg
- 10-4-1945
- Siegburg, Allemagne




