
PETEL Jean-Pierre, Marie, Antoine
Né le 28 septembre 1925 à Évreux ; domicilié à Evreux (Eure) ; déporté le 18 novembre 1943 ; rescapé.
PETEL Jean-Pierre, Marie, Antoine // Naissance : 28-9-1925 à Evreux (Eure) ; Domicile : Evreux Eure () ; Repression : Déporté le 18-11-1943 à ; ; Rescapé Bochum Allemagne
En 1943, Jean-Pierre est élève de première au lycée d’Évreux où le surveillant Robert
Lachapelle
a fondé un groupe de résistance affilié au mouvement Vengeance. Jean-Pierre Petel
en fait partie depuis le 1er novembre 1942 et prend part aux nombreuses actions du groupe : distribution de tracts,
fabrication de faux papiers, etc. Mais un traître s’est glissé parmi eux : Gilbert
Souchereau a vendu ses camarades aux Allemands. Le 9 juin 1943, la Sicherheitzpolizei se présente au lycée, à la recherche de Robert Lachapelle qui parvient à s’enfuir.
Six élèves, Henri Fromentin
, Jean Chenaux, Alfred Koeniguer
, René Cardot
, René Boucher
, Bernard Oger
sont néanmoins arrêtés. Robert décide alors de se rendre afin de ne pas aggraver
leur sort. Quelques jours plus tard, le 14 juin, la Gestapo frappe chez Jean-Pierre pour l’arrêter à son tour. Claude Blot
a, quant à lui, été interpellé trois jours plus tôt.
Jugés une première fois en juillet puis en appel le 9 septembre par le tribunal militaire allemand de Rouen venu siéger à Évreux, tous sont condamnés à des peines de prison « pour intelligence avec l’ennemi », « résistance et lutte armée » ou « écoute et diffusion de propagande ennemie ». Jean-Pierre Petel figure parmi ceux qui écopent des plus lourdes peines. Malgré son jeune âge, il est condamné à quatre ans de prison, confirmés lors de l’appel. Le 2 novembre, ils quittent la prison d’Évreux pour être transférés au centre pénitentiaire de Fresnes d’où les lycéens et leur surveillant sont déportés le 18 novembre vers la prison de Karlsruhe. Quelques jours plus tard, ils repartent vers Frankfurt am Main où ils passent quelques nuits dans une synagogue avant d’être séparés. Jean-Pierre, après une brève halte à Sarrebrücken, Trêves puis Köln, arrive le 6 décembre à la Zentral Strafgefangnis de Bochum, destinée aux hommes condamnés à des peines de prison supérieures à deux ans.
En avril 1944, il est employé aux travaux de déblaiement de la gare de Hamm, détruite par les bombardements alliés, puis à partir d’octobre 1944 à la fonderie Eisen-Huttenwerke (Lager III). L’arrivée de la 9e armée américaine le 11 avril 1945, après de longs mois d’inquiétude, vécus au rythme des alertes, met fin à sa captivité. Le 24, Jean-Pierre est rapatrié en France par le centre d’accueil de Maubeuge (Nord).
En 1946, Gilbert Souchereau est jugé et exécuté à Rouen, tandis que Jean-Pierre publie son journal de déportation, Sur le chemin de l’exil, Dix-Sept mois dans la Ruhr, un cahier qu’il avait dissimulé dans la doublure de sa veste.
Le 16 juin 1993, à l’occasion de la remise des prix du Concours national de la Résistance et de la Déportation, il retrouva les anciens du groupe Lachapelle au lycée d’Évreux, près de la salle d’étude où ils se trouvaient à l’arrivée des Allemands, cinquante ans plus tôt.
Il est décédé le 14 août 2001 à Évreux.
Sources : SHD-Caen : 21P658648, SHD-Vincennes : GR28P82621 ; AN : AJ40 1534 ; BDIC Listes Mallez ; AD27 : 2111W3 ; Petel J.-P., Sur le chemin de l’exil, Dix-Sept mois dans la Ruhr, 1946
Ludivine Ponte
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- 28-9-1925
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- 14-6-1943
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- Fresnes, Seine
- Saarbrücken, Prison
- Karlsruhe
- Bochum
- 11-4-1945
- Bochum, Allemagne




