
Photo : ONaCVG
KOENIGUER Alfred, Pierre
Né le 30 novembre 1924 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; domicilié à Paris (Seine) ; arrêté le 9 juin 1943 à Évreux (Eure) ; déporté le 18 novembre 1943 à Karsruhe ; rescapé.
KOENIGUER Alfred, Pierre // Naissance : 30-11-1924 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; Domicile : Paris Eure () ; Repression : Déporté le ; Rescapé Hennef Allemagne
En 1943, Louise Muller et Théophile Koeniguer, les parents d’Alfred, vivent à Paris, au 100, avenue de Suffren, tandis qu’Albert est interne au lycée d’Évreux. Á compter de la rentrée 1942 en effet, de nombreuses familles parisiennes, jugeant la Normandie plus sûre, y avaient envoyé leurs enfants.
Depuis le 10 novembre 1942, il appartient à un petit groupe de résistance rattaché
au mouvement Vengeance, créé par Robert Lachapelle
, surveillant du lycée. Ce groupe rassemble plusieurs élèves qui n’ont pas froid aux
yeux, et mène un certain nombre d’actions résistantes : vol de matériel allemand,
vol de tampons officiels, fabrication de faux papiers d’identité, distribution de
tracts, etc. Mais un traître, l’élève-instituteur Gilbert Souchereau s’est infiltré
parmi eux et renseigne les Allemands. C’est ainsi que le 9 juin 1943, deux officiers
de la Sicherheitzpolizei se présentent à la loge du concierge à la recherche de Lachapelle. Prévenu par un
élève, il a le temps de s’enfuir, mais la Sipo-SD et la Gestapo arrêtent Alfred et
plusieurs de ses camarades (Robert Cardot
, Jean Chenaux, René Boucher
, Henri Fromentin
, Bernard Oger
et, quelques jours plus tard, Claude Blot
et Jean-Pierre Pétel
). Afin de ne pas aggraver leur sort, Robert se rend. Tous sont incarcérés à la prison
d’Évreux, dans l’attente de leur jugement qui survient le 22 juillet 1943. Des peines
prononcées allant de l’acquittement à la réclusion à perpétuité ne sont pas recevables
aux yeux du Haut-commandant militaire en France, à Paris. Les jeunes prévenus et leur
surveillant sont rejugés le 9 septembre devant la cour martiale de Rouen venue siéger
à Évreux. Seul Jean Chenaux est acquitté. Quant à Alfred Koeniguer, écope cette fois
de deux ans de travaux forcés pour « intelligence avec l’ennemi ».
Au matin du 2 novembre 1943, les lycéens et Robert Lachapelle sont transférés à la prison de Fresnes où ils demeurent une quinzaine de jours. Le 18 novembre, ils sont en effet dirigés vers la prison de Karlsruhe où ils arrivent le 25 novembre puis repartent vers l’Est. Après quelques nuits passées à Frankfurt Am Main, ils sont séparés. Alfred est interné à la prison de Rheinbach puis au bagne de Siegburg le 30 novembre. Il en sort le 1er décembre 1944 pour être transféré à la prison de Köln jusqu’au 10 mars 1945. Sa captivité prend fin à Hennef, camp dont il indique s’être évadé en mars 1945, puis avoir été libéré le 20 près de Oberkassel par l’avancée américaine.
En 1946, Gilbert Souchereau fut jugé et exécuté à Rouen, tandis que les membres du groupe Lachapelle purent reprendre le cours de leur vie. Ils se retrouvèrent le 16 juin 1993, à l’occasion de la remise des prix du Concours national de la Résistance et de la déportation au lycée d’Évreux. Alfred, retraité des chemins de fer, Claude Blot, Henri Fromentin, Bernard Oger, Jean-Pierre Pétel ainsi que Robert Lachapelle furent rassemblés près de la salle d’étude où ils se trouvaient lors de leur arrestation en 1943.
Alfred Koeniguer est décédé à Poitiers (Vienne) le 24 juillet 2019.
Sources : SHD-Caen : 21P581145 ; SHD-Vincennes : 16P321621 ; Liste MALLEZ ; EC (Strasbourg)
Ludivine Ponte
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