
Photo : ONaCVG
LE DU Yves, Pierre, Thomas
Né le 21 décembre 1896 à Coray (Finistère) ; domicilié à Bernay (Eure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.
LE DU Yves, Pierre, Thomas // Naissance : 21-12-1896 à Coray (Finistère) ; Domicile : Bernay Eure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à ; ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne
Ce n’est pas l’amputation du bras gauche lors des combats à Verdun en 1917 qui empêche Yves Le Du de reprendre du service durant l’Occupation, cette fois-ci, dans l’armée de l’ombre.
Bien que d’origine fort modeste, son père Yves est cultivateur et sa mère, Marie Montfort, ménagère, l’ancien combattant se hisse dans l’échelle sociale. En effet, depuis 1920, il est employé dans l’administration des Ponts et Chaussées où il exerce comme ingénieur des travaux publics à Bernay. Il vit avec son épouse rue des Sources.
Il entre en résistance sous le nom de « Blanchard » dans le réseau de renseignements
Goélette. Et de fait, il se révèle un agent particulièrement dévoué. Son travail lui
permettant de se déplacer sans attirer l’attention autour de Bernay, Pont-Audemer
et Lisieux. Ainsi, il livre à la Résistance moult renseignements sur l’ennemi : rapports
– qualifiés de remarquables par sa hiérarchie – sur les troupes allemandes cantonnées
dans la région, leur matériel et leur déploiement, sur les transports allemands par
chemin de fer sur la ligne Paris-Cherbourg mais aussi des plans d’installations militaires
de dépôts de munitions, de batteries de DCA ou encore du central téléphonique de l’aérodrome
de Bernay. Deux jours avant son arrestation, il était encore à l’aérodrome où il relève
les points de chute d’un bombardement. Dénoncé par un agent belge à la solde de la
Gestapo, il n’échappe pas au coup de filet tendu sur le réseau Goélette. Après l’interpellation
de Blanche Chevaleyrias
, puis celle de Henri
et de son épouse Jacqueline Martin
de Théodore de Fallois
à la fin mars 1944 Maurice Seynave
, André Fontaine
et Yves Le Du tombent le 3 avril 1944.
Incarcéré à la prison Bonne Nouvelle de Rouen le 3 avril probablement pour être interrogé, il revient le lendemain dans une cellule de la prison d’Évreux où il reste un mois. Il en est extrait le 8 juin pour rejoindre le train destiné au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu, antichambre des camps de concentration du Reich.
Sous le matricule 40 120, il part le 15 juillet 1944 dans un convoi destiné au camp de Neuengamme. Dès le jour de son arrivée, le 18 juillet, il est à nouveau immatriculé sous le numéro 36 265. À une date inconnue, son nom figure dans la liste des travailleurs du Kommando de Linden Mühlenbert. Ouvert en février 1945, les déportés travaillent pour les entreprises Hanomag et Rheinmetall-Borsig à la construction de moteurs d'automobiles et de canons anti-aériens. Menacé par l’avance alliée, les détenus sont évacués par camion sur Soltau, à une centaine de kilomètres au sud de Hambourg. Yves Le Du est libéré à cet endroit le 17 mai. Dans un état de santé des plus précaires, il est hospitalisé en Allemagne pour se rétablir avant le voyage vers la France. Le 6 juin 1945, il est rapatrié vers l’hôpital de la Salpetrière avant de continuer sa convalescence à son domicile qu’il retrouve le 6 juillet 1945.
Sources : SHD-Caen : 21P589450 ; SHD-Vincennes : 16P352312 ; AD29 : 3E55/41/4
Françoise Passera
Mots-clés :
- 21-12-1896
- Coray, Finistère
- Bernay, Eure
- 3-4-1944
- Bernay, Eure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Evreux, Eure
- Compiègne, Oise (40120)
- Neuengamme (36265)
- Linden Mühlenberg (36265)
- Bergen-Belsen
- 15-4-1945
- Bergen-Belsen, Allemagne




