
Photo : SHD-Caen
AUZOUX Lucienne, Andrée
Née le 23 mai 1911 à Graville (Seine-Inférieure) ; domiciliée à Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Inférieure) ; déportée le 29 août 1943 à Ravensbrück ; rescapée.
AUZOUX Lucienne, Andrée // Naissance : 23-5-1911 à Le Havre-Graville (Seine-Inférieure) ; Domicile : Saint-Aubin-lès-Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 29-8-1943 à ; ; Rescapé NA NAe
Lucienne Auzoux se marie à Saint-Valéry-en-Caux le 9 août 1932 avec Robert Lesien.
En 1940, le couple a un enfant et tient un salon de coiffure au 47 rue Charles Legoupil
à Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Ils sont mis en relation avec René Brunet
, dentiste à Saint-Aubin, par l’intermédiaire d’une connaissance commune : le docteur
Villers. Des îlots de résistance se sont constitués ainsi autour d’Elbeuf, dans diverses
institutions, à la mairie, au service électrique, à la poste, à la gendarmerie et
au commissariat de police. Début 1941, des contacts sont pris avec William Jackson,
un agent de l’Intelligence Service, qui organise un réseau de renseignements dirigé depuis Londres (MI6).
Depuis le 26 juillet 1940, deux soldats anglais sont cachés chez les époux Boucher,
Robert
et Marie-Louise
, un couple d’ouvriers du textile qui résident à Saint-Aubin-lès-Elbeuf. À la fin
1941, les deux soldats alliés, conduits par René Kocher, sont hébergés l’un chez les
époux Michel, Jean
et Lucienne
rue de Cléon dans la même commune, l’autre chez les Lesien. C’est un agent elbeuvien
du réseau de William Jackson qui est chargé de les accompagner en zone non occupée.
L’arrestation dans la région de Bordeaux des deux Britanniques et de leur convoyeur
en avril 1942 est à l’origine d’une vaste enquête qui mène les gendarmes et policiers
à Elbeuf.
Lucienne Lesien a été arrêtée le 6 mai 1942, peu de temps après son mari, à Saint-Aubin-lès-Elbeuf par la Gestapo comme Lucienne Michel. C’est le capitaine Eckert dit « Evans » qui se présente à son domicile et l’emmène au quartier allemand de la prison du Palais de Justice de Rouen. Elle est transférée au fort de Romainville le 22 avril 1943 (mle 2 159). Le 29 août, elle est déportée au camp de concentration de Ravensbrück par un convoi de 143 femmes parties de Paris. Elle y arrive le 2 septembre (mle 22 406). Le 4 octobre, elle est affectée à un Kommando dans une usine d’aviation à Neubrandenburg.
Les déportées sont évacuées à pied en 1945 lors d’une terrible marche forcée. La résistante est libérée le 29 avril 1945 et rapatriée le 23 mai par le centre d’accueil de Lille (Nord). Bien que très affaiblie, Lucienne Lesien surmonte ces épreuves.
Elle décède à Saint-Aubin-lès-Elbeuf le 19 février 2006.
Les époux Lesien ont donné leur nom à une allée de Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Le couple figure dans le registre des Helpers et a reçu à ce titre une reconnaissance du gouvernement britannique.
Sources : PRO-London : Registre des helpers, WO 208-5470 ; SDH-Caen : 21 P 562837 ; « témoignage de Georges Tempier et René Brunet », Bulletin de la Société de l’histoire d’Elbeuf n° 21, 43-44
Hervé Arson
Mots-clés :
- 23-5-1911
- Le Havre-Graville, Seine-Inférieure
- Saint-Aubin-lès-Elbeuf, Seine-Inférieure
- 6-5-1942
- Saint-Aubin-lès-Elbeuf, Seine-Inférieure
- Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
- Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (2159)
- Ravensbrück (22406)
- Neubrandenburg (22406)
- 29-4-1945




